Avec l'annonce de plans sociaux à rallonge provenant des grands groupes je crains que la culture du "big is beautiful" va redevenir la doctrine Française la plus répandue, avec la croyance que seuls des grands groupes peuvent créer de la valeur et de l'emploi.
Il a fallu attendre les années 90 pour qu'enfin le "small is beautiful" soit à la mode, avec un rôle enfin reconnu aux petites et moyennes entreprises.
Néanmoins chassez le naturel il revient au galop et l'on peut craindre que le financement en provenant de l'Etat inonde nos groupes en laissant de côté les petites entreprises.
Rappelez vous il y a quelques années certaines collectivités (région) souhaitaient intervenir au capital du groupe EADS.
Certaines imaginaient apporter 150 millions d'euros pour avoir 0.5% à 2% du capital au sein d'un groupe et donc.... au final n'avoir aucun poids.
Pour information les besoins financement,sur les 4 prochaines années, pour lancer une nouvelle gamme d'avions sont évalués à plus de 10 milliards d'euros....à comparer au 150 millions...
Le problème en France ce n'est pas l'amoindrissement de grands groupes, mais plutôt le manque de renouvellement de nos TPE-PME.
Ce qui importe c'est le différentiel création d'emploi/destruction d'emploi.... plus que le nombre de destructions d'emploi en valeur absolue.
S'il fallait convaincre encore du rôle capital de la création d'entreprises dans une économie, il convient de lire une étude très intéressante éditée par la "Small Business Administration" (SBA) aux Etats Unis.
Celle-ci montre que le taux de création d'entreprises représente le facteur déterminant dans l'évolution des principaux indicateurs économiques des Etats américains tels que les revenus par personne, le taux d'emploi ou encore le produit intérieur brut de chaque Etat.
Cette étude indique que pour augmenter la prospérité du pays et améliorer le pouvoir d'achat des salariés, les actions politiques les plus efficaces consistent à assurer un environnement fertile pour la création et le développement de nouvelles sociétés.
Ce qui importe ce n'est pas tant le nombre de sociétés en activité mais le taux de création d'entreprises pour expliquer la croissance économique du pays.
Ainsi une augmentation de 5% du nombre de création d'entreprises génère une augmentation de la croissance du PIB de l'Etat considéré de 0,47%.
Au final le problème n'est tant la fermeture d'entreprises mais l'incapacité aux personnes licenciées de retrouver un autre job..au delà des mécanismes de soutien indispensables (allocation chômage, formation...) la meilleure protection réside dans la création et le développement d'entreprises pour offrir de nouvelles opportunités de travail.
Pour s'en persuader le Rapport SBA: http://www.sba.gov/advo/research/rs292tot.pdf
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