Les preuves scientifiques sont pourtant accablantes : toutes les formes d’amiante, dont le chrysotile, sont susceptibles de causer des cancers, le mésothéliome, l’amiantose et d’autres maladies.
L’Organisation mondiale de la santé considère que l’amiante tue environ 107 000 personnes par année.
Si on ne freine pas « l’utilisation accrue » de la fibre, nous nous dirigeons tout droit vers « un désastre de santé publique » et des « morts prématurées », et ce, pour des décennies à venir dans les pays en voie de développement où il est exporté, « répétant l’épidémie à laquelle nous assistons aujourd’hui dans les pays développés ».
Selon les épidémiologistes, quand les coûts de santé sont pris en compte, l’amiante entraîne non seulement une « tragédie humaine », mais aussi un « désastre économique ».
Les épidémiologistes accusent les lobbys, comme l’Institut du chrysotile, de véhiculer sous un faux vernis scientifique des arguments « erronés, dangereux et trompeurs ». « C’est en niant les dangers de l’amiante que l’industrie réussit à le commercialiser dans les pays en développement », selon les épidémiologistes.« À la lumière des preuves scientifiques irréfutables du danger de l’exposition à l’amiante sous toutes ses formes pour la santé humaine, nous sommes très inquiets que des gouvernements mettent imprudemment en péril non seulement leurs propres citoyens en laissant l’exploitation et la commercialisation et l’amiante continuer, mais aussi les citoyens des pays où cet amiante sera utilisé », écrivent-ils.Neuf des treize associations savantes membres du comité mixte des politiques des sociétés d’épidémiologies signent la déclaration, dont l’American College of Epidemiology, l’International Epidemiological Association et l’International Society for Environnemental Epidemiology.
De plus, leur position a obtenu l’appui de 150 autres signataires, comme l’Association médicale canadienne et la Société canadienne du cancer et de nombreux groupes de défense des victimes de l’amiante à travers le monde. Des groupes indiens, marché en partie visé par l’industrie québécoise de l’amiante, signent également la déclaration.