Actu : Il n’est pas question de revenir sur la gratuité de l’assistance téléphonique, déclare la ministre déléguée à l’Économie numérique Fleur Pellerin, qui exclut également une remise à plat de la législation dans ce domaine. «Moyennant un effort financier minime, on peut créer de l’emploi», «Mais il n’est pas question de remettre en cause les acquis des consommateurs», ajoute-t-elle, rejetant l’idée de la mise en place de lignes d’assistance payantes ou d’une remise à plat de la loi Chatel.
La ministre rejette en particulier l’idée de supprimer la mesure permettant de mettre un terme à son contrat avant son terme. La loi Chatel prévoit la possibilité, au bout d’un an d’engagement, de résilier son contrat en s’acquittant de seulement 25% des montants restant dus à l’opérateur.
Fleur Pellerin déclare en revanche avoir lancé une concertation sur le subventionnement des téléphones dans les forfaits. «Ces appareils ne sont pas fabriqués en France, ils ne rapportent donc pas à notre industrie», dit-elle.
Face à la hausse continue du chômage et à l’annonce quasi quotidienne de plans de licenciements, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, est sur tous les fronts. En attendant l‘annonce prochaine du plan de soutien à la filière automobile qui devrait passer par un soutien massif aux véhicules innovants et propres, c’est au secteur de la téléphonie mobile que le gouvernement se penche alors que des dizaines de milliers d’emplois sont menacés.
Malgré un secteur en croissance, la téléphonie détruit des emplois, notamment depuis l’arrivée fracassante de Free sur le marché. Devant cette situation, Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin ont rencontré hier les patrons des 4 opérateurs pour évoquer la relocalisation des centres d’appels installés au Maghreb créant ainsi plusieurs milliers d’emplois en France.
Mais pour les opérateurs un tel effort devrait être accompagné de conditions et notamment la remise en cause de la loi Chatel, votée en 2008, qui imposait aux opérateurs que le temps d’attente pour les services d’assistance téléphonique soit gratuit et qui permettait à un client engagé sous 24 mois de se désengager au bout d’un an en ne payant que 25% du montant encore dû. Pour eux le consommateur a été trop privilégié !
L’UFC Que Choisir rappelle que les hotlines ont quitté la France avant même l’obligation d’être gratuites et avant l’arrivée de Free…
Autre piste avancée par les opérateurs : la création de « hotlines premium ». Début juillet, Arnaud Montebourg a reçu un rapport qui propose cinq mesures pour créer 15.000 emplois dans les services clients et les centres d’appels. Il suggère par exemple de créer des « numéros illico » qui garantissent une réponse en moins de 60 secondes par des agents localisés en France pour un coût de 60 centimes la minute. Une sorte de « hotline premium » pour laquelle les entreprises s’engageraient à reverser « 60% des revenus aux rémunérations des agents ».
A Bercy, on réfléchit également à créer « une ligne d’assistance gratuite » et une autre de meilleure qualité « payante à la minute ».
D’autres réunions sont organisées la semaine prochaine entre les opérateurs et le gouvernement : « Dès la rentrée, le gouvernement présentera un train de mesures qui permettra d’éviter la casse sociale et de relancer les investissements, de réconcilier l’intérêt des consommateurs et celui des salariés », a annoncé Fleur Pellerin.