La décision prise au Conseil Municipal de Strasbourg de transformer le rez-de-chaussé de l’Ancienne Douane en un énième marché au centre-ville me semble témoigner d’une vision a minima du devenir de notre agglomération.
Les Strasbourgeois souhaitent la création d’un marché assurant la promotion des produits locaux ? Disons alors oui à ce projet dans la mesure où il répondrait à une attente. Le choix de son emplacement ne saurait cependant se faire avec ce qui semble être une dose de hasard. On veut installer un marché bio, il y a un espace un peu à l’abandon et l’affaire est dans le sac. C’est du moins la première impression qui m’est venue.
Strasbourg a besoin de rayonner sur le plan culturel pour asseoir son rôle de capitale européenne. Nous ne devons pas nous contenter de l’existant, au contraire il faut mettre en place une politique volontariste dans de domaine. Notre ville mérite qu’on la dote des moyens de son ambition internationale.
Nous avons hérité d’un patrimoine, sachons en faire usage et le mettre en valeur. Dans le cas présent, nous allons nous amputer d’un lieu d’exposition idéalement situé au cœur même de notre cité. Ceci ne va pas dans le bon sens.
Combien de jours un touriste reste-t-il en moyenne sur Strasbourg ? Pas suffisamment. Nous devons diversifier et multiplier notre offre culturelle si nous voulons faire vivre ce pan de notre économie. Un marché de produits locaux peut attirer le curieux de passage, mais ne constituerait pas un pôle d’attraction pour notre ville.
L’enjeu mérite davantage qu’une controverse sur les différentes acceptions du terme culture. Il n’y a pas de jugement de valeur à porter entre deux facettes de la vie humaine, avec d’un côté la nourriture de l’esprit et de l’autre celle du corps.
La vraie question est : que voulons-nous pour Strasbourg ? Quelle est notre vision de l’avenir de notre ville ?
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