Dans le magazine Terre Sauvage du mois d'août (n° 284) tout juste sorti en kiosque, numéro vraiment sympa et riche, il y a un entretien plutôt complet avec Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, philosophe et juriste attaché à la cause animale.
Je t'en livre quelques extraits :
Où en est la France en matière de droit de l'animal ?
La situation reste ambiguë. Dans le code pénal, l'animal domestique est protégé comme un sujet, mais dans le code civil, il est considéré comme une chose alors que c'est un être vivant sensible. L'animal est-il objet ou sujet de droit ? C'est toute la question ! Peut-on considérer les animaux comme des personnes, auquel cas on risque d'interdire la consommation et l'expérimentation.
Certains juristes proposent de laisser les animaux dans les biens mais de créer une catégorie de biens protégés, une sorte de troisème voie.
D'autres veulent que l'animal soit reconnu comme une personne sur la base d'un ensemble de capacités et non sur celle de l'espèce biologique en elle-même.
Envisager l'animal comme une personne, cela reste un véritable tabou pour certains.
Complétement ! Mais pourquoi ne considérerait-on pas comme des personnes les animaux ayant certaines capacités et des comportements complexes, capables de ressentir des émotions et de se différencier les uns des autres ?
Ce sont des blocages philosophiques qui nous en empêchent, mais aussi les conséquences pratiques : dans certains cas, il faudrait reconnaître que nous mangeons des personnes !