Ces chercheurs de la Stanford School of Medicine et de l'Hôpital pour enfants Lucile Packard viennent d'identifier des groupes de mutations génétiques responsables de la tumeur cérébrale infantile la plus répandue, le médulloblastome, confirmant que chacun de ces cancers est génétiquement bien distinct. Leurs conclusions, publiées dans l'édition du 22 juillet de la revue Nature, vont permettre d'aboutir, dans les 2 ans selon les auteurs, à des traitements plus personnalisés et moins toxiques.
Cette étude est publiée simultanément à 2 autres, dont le Dr lesquelles Cho est également co-auteur et ces 3 recherches ont été menées par un consortium regroupant des chercheurs de Stanford, de l'Hôpital Packard, du Broad Institute, de l'Hôpital pour enfants de Boston, du Dana-Farber Cancer Institute, du Centre allemand de recherche sur le cancer, de l'Université de Brandeis et de l'Hôpital for Sick Children de Toronto.
Le traitement actuel du médulloblastome, qui touche plusieurs centaines d'enfants chaque année débute par une chirurgie pour enlever autant de tumeur que possible, suivie d'une combinaison radiothérapie-chimiothérapie, une stratégie de traitement peu adaptée aux caractéristiques génétiques de la tumeur, relèvent les auteurs. L'équipe de chercheurs a extrait l'ADN de 92 médulloblastome et l'a comparé avec l'ADN d'échantillons de sang chez les mêmes patients pour découvrir ainsi 12 importantes mutations d'une seule lettre dans le code génétique. Certaines de ces mutations avaient déjà été identifiées dans de petites études mais plusieurs d'entre elles viennent de l'être pour la première fois dans le médulloblastome et dans le cancer. Parmi ces mutations, une mutation sur le gène DDX3X, qui s'avère être la seconde mutation la plus fréquente dans le médulloblastome. Des mutations dans ce gène ont également été identifiées dans d'autres types de tumeurs, comme la leucémie lymphoïde chronique ou le cancer de la tête et du cou.
A chaque médulloblastome, ses mutations : Mais chercheurs constatent qu'il est rare que le même gène muté soit présent dans les tumeurs de plusieurs patients différents. Plus généralement, les mutations impliquent un ensemble de gènes qui régulent un processus biologique. Les chercheurs sont parvenus à classer les tumeurs en fonction des mutations et ont pu caractériser les différents types de médulloblastome par leurs signatures génétiques.
Pouvoir qualifier chez les enfants atteints cette signature génétique pourrait améliorer le traitement des tumeurs : Si deux tiers des patients survivent désormais au médulloblastome à 5 ans, de nombreux survivants éprouvent des effets secondaires durables physiques ou intellectuels liés à leurs traitements. Des médicaments adaptés au profil génétique d'une tumeur pourraient réduire considérablement ces effets secondaires.
La voie du dérèglement épigénétique : Plusieurs des mutations découvertes affectent les signaux cellulaires qui commutent de grands groupes de gènes sur « on et off ». Ce dérèglement « épigénétique » est devenu un grand thème de recherche, non seulement pour le médulloblastome, mais pour le cancer, en général, ajoute le Dr Cho. Ces voies sont de nouvelles cibles pour les médicaments anticancéreux. D'ici 2 ans, ces chercheurs pensent être en mesure d'offrir aux enfants une nouvelle série de molécules basées sur ces études génomiques.
Source: Nature (2012)doi:10.1038/nature11329 Published online 22 July 2012Medulloblastoma exome sequencing uncovers subtype-specific somatic mutations
Accéder au Dossier«Prise en charge de l'enfant en oncologie pédiatrique »Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier