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François Hollande défonce la France pétainiste. Merci.

Publié le 24 juillet 2012 par Juan
François Hollande défonce la France pétainiste. Merci. L'hommage était tout sauf anodin.
« j’ai été fier d’être français et admiratif de la personne qui parle au nom du peuple français. ».  
Cette confession émanait d'un confrère blogueur, Alter-Oueb. Elle résumait bien ce que des millions de concitoyens pouvaient penser. François Hollande, ce dimanche 22 juillet, s'adresait au nom de la République sur la Rafle du Vel d'Hiv.
L'absence de reconnaissance du rôle de l'Etat français dans la déportation des Juifs en France entre 1940 et 1944 a longtemps été une tare nationale. Il fut reproché à François Mitterrand, à juste titre, d'être si silencieux sur la Rafle du Vel d'Hiv. L'ancien chef d'Etat était trop soucieux de ses anciennes amitiés. A l'inverse, Jacques Chirac président fut remercié, à juste titre, pour son hommage aux victimes de la Rafle du Vel d'Hiv. de juillet 1942. Nicolas Sarkozy, qui avait embauché le fils Klarsfeld pour un quelconque strapotin, eut l'hommage très volatile, trop rapide et discret.
« Nous sommes rassemblés ce matin pour rappeler l'horreur d'un crime, exprimer le chagrin de ceux qui ont vécu la tragédie, évoquer les heures noires de la collaboration, notre histoire, et donc la responsabilité de la France.»
Ce dimanche 22 juillet à Paris, François Hollande n'a pas seulement rendu hommage aux victimes. Il a enfoncé, défoncé, déchiqueté l'ignoble héritage de la Collaboration, la France pétainiste, la collusion avec le Mal nazi.
« Nous sommes ici aussi pour transmettre la mémoire de la Shoah.»
Car François Hollande fut presque exhaustif dans l'énumération du malheur.
« Ce crime s'est déroulé ici, dans notre capitale, dans nos rues, dans nos cours d'immeuble, dans nos cages d'escalier, sous nos préaux d'école.
Il allait ouvrir la voie à d'autres rafles, à Marseille et dans toute la France, c'est-à-dire des deux côtés de la ligne de démarcation. Il y eut aussi d'autres déportations, notamment celle de Tsiganes. »
Car les meurtres furent nombreux. Et au nom de la France. Sarkozy, en son temps, n'aimait pas la repentance.
« 76.000 Juifs de France furent déportés vers les camps d'extermination. Seuls 2.500 en sont revenus. Ces femmes, ces hommes, ces enfants, ne pouvaient pas s'attendre au sort qui leur avait été réservé. Ils ne pouvaient pas même l'imaginer. Ils avaient confiance dans la France.»
Confiance dans la France, c'était justement ça. Hollande insista sur le pire de ce crime, la collaboration autonome et sans contrainte de certains Français, de l'administration française, de la France officielle de cette (sale) période-là, cette « trahison ». Son discours fut sans détour, sans excuse: « Ils croyaient que le pays de la grande Révolution, que la Ville Lumière, leur serviraient de refuge. Ils aimaient la République avec une passion inspirée par la gratitude. »
Lundi matin, la presse - même de droite - était incrédule.  Quelques souverainistes historiques tels Jean-Pierre Chevènement (à gauche) ou Henri Guaino (à droite) protestèrent. Ce dernier était même scandalisé.
Mais qu'importe.
François Hollande avait été grandiose et cinglant. Il avait livré le discours qui manquait.


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