Les cantines bio à Paris, elles se comptent sur les doigts de la main. Parmi elles, il y a Soya – non loin de Belleville. Une jolie adresse comme je les aime, ou comment se perdre dans les rues de Paris avant de trouver l’endroit tant convoité par un bel après-midi ensoleillé…
Comme vous avez pu le constater, j’ai un léger penchant pour le vert en ce moment – dans mon alimentation. N’ayant jamais été une grande carnivore, ce petit changement n’est pas sans me déplaire [par contre m'abstenir de fruits de mer, ce serait une toute autre paire de manche]. C’est la jolie Camille qui m’a soufflée l’idée, et les belles adresses comme celle-ci j’ai envie de dire que j’y cours, je saute les deux pieds joints dedans [d'ailleurs, si vous avez aussi des endroits sympathiques à me suggérer... mes oreilles sont toutes ouïes!]. Après un petit détour du quartier – le sens de l’orientation et moi, on n’est pas très copains – Cloé et moi pouvons enfin souffler [et oui, c'est que nous avons fait le déplacement exprès, elle dans l'inconnu le plus total et moi dans l'expectative d'une bonne et jolie surprise]. Nous aurions pu avoir froid dans cette espèce d’entrepôt réaménagée, mais les grandes baies vitrées redonnent vite chaleur et luminosité à l’espace. On se planque près du miroir et de la petite bibliothèque sans trop réfléchir, mais c’est en fait toute elle – danseuse et professeur à la fois. Souvent, son corps ne suit pas alors quand on lui propose une formule « énergie », forcément elle s’imagine que cela va lui rendre les quelques forces qui lui manquent. La carte est petite, ce n’est pas plus mal, le choix n’en sera que plus facile. Elle prendra le grand mezze parce qu’elle vit une histoire d’amour avec le libanais [la cuisine, entendons nous bien], et moi le plat du jour. On patiente avec nos smoothies – « orange, pomme, ananas et gingembre » nous annonce le serveur avec sa coiffure improbable [mais au top. belle attraction]. À ma grande surprise, c’était très bon (+1). J’apprends à apprécier petit à petit cette épice, savamment dosé ici on sent son caractère sans qu’il ne prenne le dessus sur les autres ingrédients. Les plats arrivent enfin et sont copieux. Inutile de vous dire que Cloé était ravie de son assiette, sauf peut être de la présence du potiron rôti – mais que j’ai aimé de mon côté. Et pour lui avoir volé un peu de son houmous à la betterave (+2), j’ai trouvé ça délicieux [et c'est bien la première fois que j'aime le houmous, parce que d'habitude je n'aime pas ça, moi, le pois chiche]. De mon côté, j’ai le droit à un « soyafel » – création de la maison donc si on en croit son intitulé. Avec étonnement et sous ce nom si mystérieux se cache en réalité des boulettes! Que cela ne tienne, les boulettes j’adore ça! Sauf qu’ici, la particularité est donc qu’elles ne contiennent pas de viande. Bonne pioche! (+3) Les différents ingrédients se mélangent bien en bouche, et tiennent à l’estomac. Pour chercher la petite bête, on aurait éventuellement pu concasser la noisette à l’intérieur – mais c’est un tout petit détail face à cette découverte culinaire. À la presque fin du repas, nous avons eu droit à notre petit thé chaï. Cloé a beaucoup apprécié, un peu moins pour ma part – le clou de girofle, très peu pour moi [comme quoi, les goûts sont vraiment dans la nature].
Pour résumer, Soya c’est avant tout bon. Les proportions sont belles et bien présentes [je n'ai pas pu finir toutes mes boulettes alors qu'il y en avait quatre...] et on ressort avec son quota de 5 fruits et légumes par jour. Qui a dit que la cuisine végétarienne n’était pas consistante? Comme quoi, se faire plaisir en mangeant sainement c’est tout à fait possible. Le cadre est atypique et joue également dans la note globale de l’établissement. On aime ce côté loft remanié en restaurant, avec ses murs un peu brut à mi chemin entre l’usine et ses petites chaises d’écolier d’antan. Cela dénote totalement avec l’atmosphère paisible dans laquelle on baigne [la musique de fond très contemporaine y contribue certainement aussi]. Nous sommes reparties repues, et ravies. Un joli moment au vert, parenthèse enchantée dans le tumultueux Paris.
Et mon portefeuille dans tout ça? Le midi, les prix sont très abordables. Pour la formule énergie [plat+smoothie+petit thé], il faudra débourser 15 euros. Le soir, l’addition grimpe plus facilement – comptez entre 26 et 35 euros. Il existe également un brunch à volonté le samedi & le dimanche pour 23,50 euros. Pour profiter des lieux sans la cohue, la pause midi en semaine est une très bonne option.
Soya, je te dis à bientôt, il est presque obligatoire que je revienne pour ton fameux couscous veggie dont je n’entends que du bien – et qui pour le coup m’intrigue beaucoup!