Vu sur Myrihandes : Un nouvel univers fantastique !
Aujourd’hui, nous avons la chance d’échanger avec Guilhem Méric ; un auteur héraultais qui à travers l’univers de la Fantasy, a su édifier un monde où la Légende des Âmes-Soeurs n’est pas un simple mythe.
L’écrivain signe le premier tome d’une trilogie, Myrihandes, rédigé avec une plume et un imaginaire tels qu’ils lui valent une nomination au fameux Prix Méditerranée des Lycéens.
Bonjour Guilhem, et merci d’avoir accepté de répondre à cette interview.
Première question : Tu es l’auteur de la saga « Myrihandes », une épopée retraçant la légende des Âmes-Soeurs, inspirée du mythe de Platon. L’écriture de ce premier tome n’a-t-elle pas été un véritable défi à relever, compte tenu de la place de la fantasy en France ?
Je n’ai pas vraiment envisagé son écriture sous l’angle du défi. A l’origine, je n’étais pas forcément moi-même un lecteur de fantasy. Davantage de romans fantastiques, avec des auteurs tels qu’Anne Rice, Graham Masterton, Franck Herbert ou Stephen King. Le déclic s’est fait lorsque j’ai découvert le Seigneur des Anneaux au cinéma, qui m’a amené à relire les romans de mon enfance. C’est là que j’ai basculé, sans pour autant me dire que j’allais écrire un roman de fantasy. Pour moi, il s’agissait avant tout de créer une grande épopée fantastique autour d’un thème fort, universel et si possible novateur. C’est là que j’ai pensé aux Ames-Sœurs. Au fameux mythe de Platon, que j’avais d’ailleurs découvert par hasard dans une chanson de l’artiste québécoise Claire Pelletier, le Discours d’Aristophane. C’était un sujet qui répondait à deux de mes critères essentiels : l’universalité d’abord, et l’écho qu’il suscitait en moi-même, en mes émotions les plus profondes. Tout naturellement, j’ai choisi de situer l’histoire dans une sorte de Grèce Antique imaginaire, en hommage à Platon dont je m’étais inspiré. Par la suite, il m’a fallu bâtir l’univers de la saga, tout comme on bâtit celui d’un jeu de rôle, avec ses civilisations, ses différents lieux, peuples, créatures…autour desquels s’enracinerait la légende des Myrihandes, de leurs origines jusqu’à leur déclin.
Par la suite, quand j’ai dû communiquer sur le manuscrit pour le vendre auprès des éditeurs, on m’a fait comprendre que j’avais écrit de la fantasy. Sans doute le terme de « néo-mythologie » que je défendais n’était-il pas très vendeur !
Ton roman a été nominé pour le Prix Méditerranée des Lycéens 2012, comment abordes-tu cette première reconnaissance ?
En fait, j’ai déjà été nominé pour le Prix Révélation des Futuriales et le Prix du meilleur roman fantasy jeunesse d’Elbakin. J’en ai été honoré, et cette sélection pour le PML est une vraie surprise qui m’a vraiment ravie ! Néanmoins, les jeux ne sont pas faits, il y a face à moi quatre autres auteurs de talent, et le lauréat devrait être annoncé courant avril. Entre temps, j’ai des interventions de prévues en lycées et collèges pour discuter du roman avec les élèves. Une nouveauté pour moi, car ceux-là auront déjà lu le livre et pourront débattre sur l’intrigue, les personnages… Je pense que ce sera très différents des rencontres sur les salons, où il faut vendre l’histoire. Et je m’en réjouis par avance !
« Myrihandes » a rapidement été catégorisé « littérature jeunesse ». Ton univers convient pourtant parfaitement aux adultes. Que penses-tu de ce genre de clichés qui associe systématiquement la fantasy à un public d’ados ? Crois-tu que ce phénomène soit dû aux différents succès qu’a eu la littérature anglo-saxonne vis à vis de ces lecteurs ?
Tout le monde ne le sait peut-être pas, mais la littérature jeunesse est celle qui se porte le mieux en France. Ecrire pour les ados est donc potentiellement une bonne chose pour un auteur, même si ces livres restent relativement snobés par les critiques littéraires. Par ailleurs, avec le temps, la littérature jeunesse, en particulier celle visant les ados, se rapproche de plus en plus avec la littérature adulte. Aujourd’hui, on peut avoir 35 ou 40 ans et acheter des romans destinés à la jeunesse. Le tout est que le marketing soit suffisamment intelligent pour interpeller autant l’ado que l’adulte. La frontière entre les tranches d’âge est fragile, inconstante, et c’est tout le travail des éditeurs de savoir se mettre à la page, de rester vigilant face aux évolutions perpétuelles du marché.
Quant à la littérature anglo-saxonne, c’est elle qui nous a tout appris – ou presque – sur la fantasy. Il est donc naturel qu’elle ait influencé le travail des éditeurs. Les lecteurs, eux, ne sont pas dupes. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, ils savent où chercher ce qui les intéresse, quelles que soient les étiquettes. Le plus difficile concerne peut-être les auteurs moins connus, comme moi, qui ne bénéficient pas encore d’une aura suffisante et ont du mal à se faire une place au sein d’une énorme production anglo-saxonne.
Nous avons ouï dire que tu étais entré en contact avec l’agent de l’acteur Johnny Depp. Y a-t-il un rapport entre cette rencontre et la (nous l’espérons) prochaine adaptation de ta saga sur grand écran ?
Non, pas la moindre. Des démarches sont en cours aux Etats Unis, mais c’est un travail très long et fastidieux. Sans doute faudra-t-il attendre la sortie de la trilogie complète des romans pour en reparler sérieusement.
A voir l’engouement que suscite « Myrihandes » chez ton public, peux-tu nous dire si la sortie du deuxième tome est proche ? Peut-on espérer voir la légende des Âmes-Soeurs au cinéma dans les deux ou trois ans à venir ?
Je n’ai hélas aucune certitude sur une quelconque date de sortie du tome 2. Il est achevé depuis longtemps, mais j’ignore encore si mon éditeur envisage une échéance ou s’il a même l’intention de le publier. Peut-être le Prix Méditerranée déterminera-t-il ce choix. En attendant, je travaille à d’autres projets, dont vous entendrez sans doute parler bientôt…
Combien de temps s’est écoulé entre le moment où tu as débuté l’aventure de l’écriture et l’instant où tu as remis ton
Oulà ! A vrai dire, j’ai entamé l’écriture de la bible scénaristique (l’univers de la saga) en 2005. Puis me suis attelé à la rédaction du roman, que j’ai achevée en 2007. Après, il a fallu faire le tour des maisons d’édition, des salons, rencontrer les directeurs de collection, les auteurs, qui sont souvent de bon conseil… C’est finalement le Diable Vauvert qui m’a répondu par l’affirmative le 1er avril 2009 (jour de mon anniversaire !). Une bonne surprise et un sacré cadeau, donc. Ensuite, il a fallu un an pour que le roman soit publié. Comme vous le voyez, c’est un travail de longue haleine !
Quelles sont les conditions idéales te permettant de trouver l’inspiration ?
L’inspiration est une notion un peu vague. Elle se provoque, quotidiennement, car il faut vraiment s’astreindre à écrire chaque jour, que l’envie soit là ou non, pour garder le rythme et la gymnastique. L’important est de rendre son esprit disponible. La solitude est pour moi nécessaire, ainsi que le silence, ou bien de la musique, de film ou d’ambiance, c’est selon. Il me faut Internet en permanence, car je suis sans cesse en recherche d’infos diverses concernant des points de détails dans mon histoire. En outre, il est bon que j’ai près de moi un bon dico de synonymes !
Quel(s) conseil(s) peux-tu donner aux personnes souhaitant se lancer dans l’écriture ?
Difficile question ! D’abord lire, lire, lire et encore lire. Il faut s’imprégner des mots des autres pour se nourrir. En permanence. Avoir une bonne culture cinématographique est aussi utile, car la façon de raconter une histoire, d’accrocher le lecteur, de faire monter la tension, le suspense, sont toutes aussi travaillées dans les films. Ensuite, il faut s’armer d’une bonne histoire, une histoire en laquelle on croit, qui nous passionne, avec de solides fondations, pour éviter qu’elle ne s’écroule en pleine construction. Ne pas ménager ses efforts sur la rédaction du prologue et de la fin, qui sont déterminants pour l’éditeur comme le lecteur. Et ensuite, une fois le manuscrit achevé, relu, corrigé, re-relu, partir en chasse. L’envoi par courrier est souvent un passage obligé, mais je recommande le contact humain, dans les salons, les festivals… Approcher les éditeurs, se renseigner sur leurs collections, voir si ce qu’on leur propose est pertinent. Trouver le bon équilibre dans les relances nécessaires que l’on doit leur faire, pour prendre des nouvelles de notre « bébé » ; se rappeler à leur souvenir sans pour autant les harceler. Et enfin, si on atteint le saint Graal, la signature tant espérée, surtout bien lire le contrat, à tête reposée, chez soi. Ne pas se précipiter. Et savoir s’entourer de personnes de bon conseil !
Si tu étais un film, tu serais ?
Dark Crystal. Cette histoire m’a transporté plus loin qu’aucune autre ne l’a jamais fait.
Un livre ?
Ça, de Stephen King. Un monument.
Une chanson ?
Il y en a au moins des dizaines ! Mais bon, en piochant au hasard dans toutes celles-là, Unchained melody, des Righteous Brothers.
Une citation ?
Qu’il choisisse l’imaginaire ou que l’imaginaire le choisisse, c’est toujours contre le réel que l’écrivain travaille, et de façon à l’oublier. Yves Berger
Si tu étais un autre homme ?
Sans doute Johnny Depp ! Ou Bruno Pelletier, pour cette voix et ce charisme qui me terrassent à chaque fois.
Un super-héros ?
La torche humaine. Et pouvoir crier « Flamme en avant ! » à chaque envolée !
Une idée ?
La solidarité. Parce qu’on en manque encore cruellement un peu partout.
Pour toi, Zêta Sphère c’est… ?
Un webzine frais, intelligent, percutant (tiens, vous aviez choisi le même adjectif ?), qui mérite à tous les égards d’agrandir sa fameuse Sphère ! Mais il me semble que c’est bien parti, non ?
Petite « improvisation » ! A partir du mot « aura », peux-tu nous donner un avant-goût de l’atmosphère du tome 2 de Myrihandes en trois phrases ?
Nos Auras s’entremêlaient, s’ouvraient les unes aux autres en toute confiance, en totale simplicité. Les plus grandes feuilles des arbres Tranche-Nuage tenaient également lieu de portes pour nos maisons, toute édifiées dans le vivier des anciennes forêts, là où la main de l’Homme n’avait jamais eu de prise. Ces mêmes Hommes que nous nous étions condamnés à devenir pour la folie d’un seul d’entre nous, enfants d’amour et de lumière…
Le mot de la fin ?
Un grand merci à l’équipe, à Jordy en particulier, en espérant un autre rendez-vous pour une actualité prochaine !
Toute l’équipe remercie Guilhem Méric d’avoir répondu à ces quelques questions !
Rendez-vous (on l’espère), le plus rapidement possible pour la suite de cette magnifique saga .
Crédits photos : Cendra C.
Bonus – Teaser de Myrihandes
Cet article provient du site ZêtaSphère.fr - Le Webzine