Vendredi 20 juillet 2012Festival de CarcassonneSquare André ChénierTout a commencé il y a un peu près un an, en plein été, au Festival, au square André Chénier à Carcassonne, devant une grande foule impatiente amassée là, attendant
Lucky Peterson, avec dans la cité médiévale un concert de Yannick Noah, exactement
comme ce soir... seules différences, les premières parties n'étaient pas les mêmes et... Au moment de monter sur scène, une énorme bourrasque de vent fait trembler les arbres du square, s'envoler
les chapeaux et mes espoirs. D'un seul coup, des trombes d'eau s'affalent sur le public, le tonnerre éclate aux portes de nos oreilles et les éclairs qui paraissaient si lointain jusqu'à ce
moment-là explosent sous nos yeux. Un orage d'une incroyable soudaineté et d'une violence comme connait quelques fois l'Aude s'abat sur les spectateurs qui ont tout juste le temps de
s'abriter comme ils peuvent dans la pizzeria du coin, au restaurant un peu plus loin, contre les murs... ou sous le "chapeau d'une fontaine éteinte" (même
si la différence est infime) comme la pseudo-reporter-amateur que je suis... Pendant les 20 minutes que dure l'orage, le vent, la pluie et le tonnerre semblent se défouler sur nous.
Le niveau d'eau monte, y compris dans le bac de la fontaine et inonde les voies fermées pour cause de concert.Quand l'orage est passé, on contaste qu'il fait hum... humide mais que les roadies ont pris le temps de protéger la scène et ce qui s'y trouvait. Trop tard, on nous
annonce que le concert est annulé ; les plombs ont sauté.Après coup, j'apprendrais que le concert de Noah a aussi définitivement été interrompu et que Lucky Peterson,
sympa, alla se restaurer à la pizza du coin, rencontra les fans et signa des autographes après l'orage.Donc, ce vendredi, on prend les mêmes et on recommence. Les mêmes?! Le groupe en première partie n'est pas celui de 2011. Ils se nomment Toukouleur Orchestra et comme l'an dernier et souvent dans les premières parties ici, il a des attaches dans le département.En fait, ils devraient entrer dans le dictionnaire, à l'entrée du mot "métissage", une photo d'eux et à l'entrée "World music"... ben leur musique quoi! Un ou deux
audois, un bourguignon, des natifs de Konakri et d'ailleurs... Une guitare, une batterie, un djambé, une basse, un saxophone, un violon et une kora ! Voilà le mix ! Toukouleur Orchestra propose donc une première partie rythmée, plaisante !
Leur musique métissée attire un public plus nombreux... ils semblent à la fois ravis d'être là, mais un peu décontenancés aussi ! (Leur myspace ici : http://www.myspace.com/574730353)Lucky PetersonAvant d'entrer sur scène himself, c'est le guitariste qui fait le spectacle en interprétant de la voix et des cordes le premier morceau... Belle introduction ! Le
gars a indéniablement le blues et le spectacle dans le sang.Pourtant, il est plutôt grand, peu souriant, fin et plutôt blanc de peau, tout le contraire de la légende qu'il présente et qui rentre sur scène tout sourire :
Lucky Peterson !Dans mon esprit, ce gars était une légende vivante et j'avais donc sur-évalué son âge ; l'homme n'a que 47 ans mais il a commencé très tôt à se faire connaître
par son jeu surdoué derrière des claviers. En fait, il a plus de 30 ans de carrière!Bref, il a de l'envergure et de la circonférence ; ce qui ne l'empêche pas d'avoir aussi beaucoup d'énergie.Il passe plus de temps derrière ces claviers et orgues que debout avec sa guitare, mais le spectacle reste énergique et une plongée jouissive dans le blues.Il reprend certains titres de bluesmen célèbres et interprète ses propres compositions : I'm ready,
Who's been talking, Every second a fool is born, Real mother for ya... Très expressif, il encourage le public à le suivre dans ses envolées de claviers ou de guitare et le public le
suit dés le début. Sa voix comme rapée par le bourbon, le scotch et la bière sonne désespérement blues et "spot on" en live!Il quitte un peu ses claviers et prend sa guitare électrique pour un morceau électrisant et descend dans la fosse, au milieu du public pendant environ 2-3 minutes,
accompagné des gars de la sécurité, essayant de jouer tant bien que mal, les spectateurs essayant de toucher le bérêt de sa sainteté le bluesman. Il remonte sur scène, demandant à boire, heureux
de son bain de foule et laissant le public ravi de ce chaleureux contact!A mi-concert, apparaît sur scène une tornade rouge : Tamara Peterson venue donner un coup de voix pour
accompagner son homme ! Elle nous propose d'entrée de faire bouger nos "lips" de manière sexy en se déhanchant des "hips" et Lucky de la chambrer aussitôt car elle a dit nos "lèvres"
(lips) à la place de "hanches" (hips). A partir de ce moment tous les titres se joueront à deux voix, Tamara ne laissant pas tomber le groove une seconde.
Lucky Peterson & Tamara Peterson - I don't like you but I love
you live @Festival de CarcassonneUn autre extrait du concert est visible ici : http://youtu.be/ml9eluNyumg (une reprise de I believe that I'll dust my broom de Robert Johnson)Tout le concert est émaillé de quelques petits soucis techniques : le son pas assez fort sur les micros, un problème de connexion avec la guitare
électrique sans fil ou le micro totalement coupé devant Lucky en train de chanter, mais celui-ci reste de bonne humeur et généreux avec le public ! Il semble avoir gardé une âme
d'enfant et un plaisir renouvelé de jouer en live.Vers la fin du concert, Tamara se lance dans une intro de chanson que je reconnais et nous demande de chanter avec eux si on connaît la chanson. Noooo problem
girl! Et les voilà lancer dans une épique reprise de Proud Mary pour un concert non moins épique ! Lucky Peterson & Tamara Peterson - Proud
Mary (Creedence Clearwater revival cover) live @Festival de Carcassonne