Dans le monde occidental, et particulièrement en France, la rage taxatoire tue l'économie. La solution pour un retour à la croissance passe donc par un gel fiscal total.
Par Michel de Poncins.
Les politiques dans le monde occidental versent des larmes sur la croissance perdue. Tout en pleurant, ils font le nécessaire pour la tuer. En France, cette situation ubuesque se traduit par le Tsunami fiscal en préparation, comme si le nouveau pouvoir voulait se tirer une balle dans le pied.
Les détails remplissent les journaux : la chasse contre les riches, les entreprises et, aussi, les pauvres est ouverte perpétuellement, avec 7 milliards et sans doute bien plus. La destruction de l'économie est aggravée par deux faits. Cela dure depuis de longs mois. Le candidat Hollande, suivant d'ailleurs en cela les pratiques du président Sarkozy, n'a pas caché sa volonté super taxative. Il s'est ajouté un autre fait : l'évolution permanente de la menace. Dans les médias, tous les jours cela bouge. L'idée de taxer les entreprises qui auraient l'audace de verser des dividendes a été lancée ! La bougeotte fiscale détruit l'économie depuis longtemps, il vient maintenant s'ajouter la bougeotte dans les idées, le tout annonçant de formidables usines à gaz administratives.
Nous affirmons tranquillement qu'il y a une solution que nous nommons : le gel fiscal total (GFT).
Le plus tôt possible, le président annoncerait que la fiscalité française est gelée en l'état, quel qu'il soit, pour tout impôt quel qu'il soit, provenant de toute autorité que ce soit. Plus rien ne devrait bouger. Ceci pour un an et peut-être davantage.
Le terme de « total » a beaucoup d'importance. Très nombreux sont ceux qui veulent réformer la fiscalité comme s'il existait de bons et de mauvais impôts et comme si cette forêt vierge était réformable. Tous les impôts sont mauvais : si l'on touche au moindre détail, sous la pression d'untel ou d'untel, on rencontre une tâche impossible.
Les effets
Le premier résultat immédiat et fulgurant serait le démarrage de la croissance. Cette croissance que l'on prétend à tort chercher puisqu'on l'assassine, apparaîtrait enfin. Les entreprises qui stoppaient toute évolution dans l'attente terrifiée du Tsunami pourraient recommencer à investir et à embaucher. Certes, elles devraient supporter encore le poids de la fiscalité antérieure et des charges sociales et s'accommoder des multiples entraves des kilos de papier du code du travail. L'observation permet de penser que les entreprises qui n'ont pas été détruites par les pouvoirs précédents ou chassées hors de France ont montré leurs qualités intrinsèques. Il est plus que probable que le GFT sera un moyen fabuleux de reprendre leur ascension dans la stabilité du côté de la fiscalité
L'effet s'étendrait inévitablement aux personnes privées, paralysées aussi par le Tsunami approchant qui les menace cruellement dans leurs futurs investissements et leurs successions. Certes, les plus riches ne reviendront pas. Toutefois le mouvement qui, depuis des mois, fait le délice des paradis fiscaux serait considérablement freiné et peut-être inversé. Les jeunes talentueux qui, trop souvent, ont tendance à partir n'auraient plus de raison de le faire.
Sur le plan international, le nouveau pouvoir, hormis de belles photos, a été accueilli avec perplexité. Alors que tant de pays se réforment, il n'a pas caché son intention de gaspiller l'argent qu'il n'a pas : les voisins rient sous cape en attendant qu'il se plante d'une façon ridicule. Si, malgré toutes les difficultés que nous allons évoquer, il proclamait et réalisait le GFT, il atteindrait d'un coup la stature internationale qui lui manque à présent.
Les opposants
Ils seront nombreux, tant le sont les personnes droguées à la dépense publique et aux impôts qu'elle implique. Dans cette occurrence, le président, indépendamment de ses qualités propres qui sont grandes, a une arme de dissuasion massive : il dispose de la totalité des pouvoirs, ce qui est très rare. Il faudrait aussi expliquer que la croissance vigoureuse attendue serait telle qu'elle pourrait parvenir à payer les folies habituelles, comme le train de vie fastueux des 38 ministres et de leur suite.
Il est une catégorie d'opposants sur lesquels il faut nous attarder, ce sont les dirigeants de l'UE. Cette bureaucratie est devenue non par vocation mais dans les faits, une machinerie gigantesque orientée uniquement vers la satisfaction matérielle de ses membres. Elle a créé au fil du temps un carcan juridique capable de stopper tout ce qui déplaît aux dirigeants. Les arguments aussi ne manqueront pas pour la faire fléchir car l'échec économique de l'UE est patent et tragique pour les populations.
Les économies
Pas question évidemment de proclamer le GFT sans faire des économies.
Saluons pourtant au passage l'effet Laffer, du nom de cet économiste qui avait remarqué que trop d'impôt tue l'impôt. Toutefois, il serait déraisonnable de compter uniquement sur lui. Remarquons cependant que l'observation de l'effet Laffer est une confirmation de ce qui pourrait se nommer l'effet GFT : tout allègement d'impôt crée de la richesse laquelle améliore les recettes fiscales des impôts restants.
Il importe donc bien que le pouvoir engage des économies. Celles-ci doivent être massives et auront des conséquences positives et immédiates sur la trésorerie de l’État.
Par les soins successifs des gouvernements depuis des décennies, l’État remplit 70% de la sphère économique. Ils ont créé d'innombrables administrations inutiles et amplement subventionnées. Si le pouvoir manque d'idées pour inverser totalement la tendance, il existe dans la sphère privée de nombreux experts à ce sujet.
L'urgence est telle qu'il n'est jamais trop tard pour éviter la catastrophe inévitable et qui commence à se mettre en place. Le capitaine a voulu et obtenu étonnamment la totalité du pouvoir. Il est seul à la barre. Saura-t-il se hisser à un niveau supérieur ce qui veut dire en fait, saura-t-il échapper à la pensée unique et tout miser sur les entreprises seules capables de créer un ouragan de richesses pour tous ? Le proche avenir nous le dira.