La critique tin et toy de Borat
Après deux court-métrages très remarqués, Pixar revient en force avec Tin Toy. Là encore il s'agit de repousser les limites de l'animation par ordinateur encore à ses balbutiements.
Le principal défi de ce nouveau court est de créer le premier humain en images de synthèse. Un défi qui va s'avérer assez fatigant pour l'équipe, compte tenu de la complexité de la chose.
Et encore les animateurs du studio ne seront pas au bout de leurs peines quelques années plus tard. Le court sera couronné aux Oscars dans la catégorie meilleur court-métrage d'animation, soit le premier Oscar de Pixar sur les quatorze (toutes catégories confondues).
Le héros éponyme, jouet chef d'orquestre, devait normalement être le rôle principal de Toy Story avant que Bud Luckey ne débarque avec ce croquis de cowboy.
Par ailleurs, Tin Toy a beaucoup de rapport avec le premier long-métrage du studio déjà par les personnages des jouets. On en suit un en particulier mais d'autres sont également présents.
On a un peu de tout mais pas de réels ancêtres aux personnages de Toy Story.
Néanmoins, on peut voir les prémices de Sunnyside (Toy Story 3) avec ces pauvres jouets contraints de se cacher pour ne pas subir les assauts du bébé. Ce dernier, véritable exploit pour l'époque, a extrêmement vieilli. Ainsi, la couche est deux fois plus grosse que les jambes du bébé et au niveau du faciés et mouvements, c'est assez fatiguant.
Mais pour l'époque, c'était déjà un grand pas. Pour le reste de l'animation, c'est plus que correct bien que les autres jouets ont moins de texture que Tin Toy (notamment au niveau des couleurs). Le scénario se révèle simple mais terriblement efficace et propice à des gags en pagaille.
Tin Toy est un jouet chef d'orquestre et faisant du bruit en se déplaçant dû aux instruments présents sur lui. Ce qui a le mérite d'attirer la curiosité du bébé. S'enchaîne alors une course-poursuite où notre minuscule héros espère se sortir de l'emprise de ce bébé faisant mal aux jouets (au point qu'ils se donnent rendez-vous tous en dessous d'un meuble).
Le bébé apparaissant comme un envahisseur de première, cassant tout au point de donner peur aux plus petits. Un comble pour ceux qui sont censés l'amuser.
Lasseter multiplie les rebondissements notamment grâce aux retournements de Tin Toy pouvant l'aider à s'en sortir. C'est alors que le petit tombe et pleure.
A partir de ce moment-là, Tin Toy comprend sa fonction de jouet: divertir tout en étant aimer d'un enfant quitte à être face à l'indifférence et à la brutalité.
Car c'est aussi ça la vie des jouets: servir les enfants dans leur imagination. Aussi Bébé préfère l'emballage à Tin Toy ! Voilà un retournement de situation assez cocasse puisque c'est maintenant Tin Toy qui harcèle le Bébé pour qu'on joue avec lui.
Un beau twist de la part de Lasseter qui signe définitivement une oeuvre drôle tout en ayant une réelle réflexion sur l'enfance. Par ailleurs, le final nous montre qu'une fois que Bébé et Tin Toy sont sortis, les jouets sont de sortie. Chose que l'on reverra dans Toy Story dès les premères séquences avec ces jouets sortant après qu'Andy ne part.
Voilà un court qui confirme la marque de fabrique du studio: faire rêver tout en faisant réfléchir. Encore une fois, pari gagné.
Note: 19/20