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« Comme toutes les grandes religions du monde, le vodou a une pratique publique extérieure, de rituels et de cérémonies, mais également une dimension mystique intérieure qui a plus vocation à être pratiquée en privé, bien qu’il soit quelque peu inapproprié de l’appeler pratique personnelle. Avant Nan dòmi, les travaux sur le vodou se sont concentrés sur la première, c’est-à-dire la dimension publique, extérieure, de la religion et des us et coutumes qui l’entourent. Mimerose P Beaubrun s’est proposé, tout d’abord, d’effectuer un travail du même ordre. Mais après quelques décennies d’étude et de recherche, elle a perdu toutes ses notes, cassettes, photos et brouillons dans une inondation. Il ne restait plus rien que le noyau essentiel de ce qu’elle avait appris et intériorisé dans un lieu où ni feu ni eau ne pouvaient le détruire. Nan dòmi est le seul récit offert au public jusqu’à présent d’une pratique du vodou privée, mystique, intérieure. Son contenu établit le même rapport au cérémonial vodou que le zen au bouddhisme conventionnel, le soufisme à l’islam conventionnel, la pratique des saints délaissés au christianisme conventionnel. Mimerose P Beaubrun a étudié le vodou pendant la moitié de sa vie, mais elle en est aussi une adepte et dans cet ouvrage d’une valeur inestimable elle se dépouille de tout apparat universitaire pour parler du coeur même du vodou ».