J’ai reçu un très beau cadeau ce soir dans ma boîte email.
Titre du message : “Renaître de ses cendres”.
Merci à la jeune femme qui m’a écrit ça. Je ne m’y attendais pas, et je pense que ce témoignage va cheminer longtemps avec moi.
MERCI !
Je publie le mail sans toucher à rien.
Renaître de ses cendres
“Je vous écris parce que chacune d’entre vous a joué un rôle dans la rencontre la plus importante de ma vie…
Je ne l’ai pas aimé tout de suite, quand on s’est rencontrés la première fois, il savait que c’était moi. Il l’ai dit tout de suite. Moi, je ne m’aimais pas alors l’aimer lui…
C’était comme à une autre époque, on s’est mariés sans même se connaître.
Comme quand on fait un saut dans le vide.
Dans ses bras, je me suis sentie femme. J’ai joui pour la première fois. Il était l’amant, le confident, l’ami, le frère, la béquille dont j’avais besoin.
Il a fait de moi une mère, j’ai cessé d’être femme pour n’être plus qu’épouse.
Je vivais par lui, pour lui et nos enfants. Le jour où j’ai découvert qu’il s’éloignait, qu’il me trompait, j’ai tout mis sur le compte de ses origines de la culture antillaise.
“il m’a prise pour son poto mitan. Il ne me respecte pas. Il est égoïste.”
De son côté, il a refusé de me laisser notre appartement, et m’a demandé de le laisser refaire sa vie.
Je me suis appliquée à oublier son étreinte, sa voix, le moelleux de ses lèvres charnues sur mon clitoris, nos fous rires.
Je suis sortie avec un homme, que j’appelais mon “sex toy ambulant”.
On se voyait, on faisait l’amour ensemble dans des hôtels ou on partageait des instants de sensualité dans des clubs échangistes parisiens. J’y ai croisé des hommes et des femmes nus et beaux avec leurs imperfections. J’ai compris que sexuellement, j’étais attirante. Mon bonda, ma bouche, mon sourire, les hommes me regardaient, me dévoraient des yeux, des mains et de la bouche. Je faisais l’amour avec tous les corps qui me plaisaient.
J’étais la maitresse de cet homme. Je respectais sa vie privée. Il me donnait du sexe et de la sensualité.
J’ai appris avec lui à être une sex freak. Il m’a confirmé dans son attitude à mon égard que mon ex avait une maitresse. J’appelais parfois l’après midi pour qu’on se retrouve, il inventait une réunion, des rencontres entre potes pour qu’on s’envoie en l’air. J’étais de l’autre côté du miroir.
Il me disait souvent que mon ex n’avait pas su exploiter ma face cachée.
J’ai changé de style vestimentaire.
Je me suis mise à apprécier les regards masculins et féminins sur mes courbes.
J’ai eu un sentiment nouveau : le narcissisme. J’ai commencé à aimer mon apparence.
J’ai eu de l’estime pour moi, j’ai trouvé un appartement, je m’y suis installée avec mes enfants. Je me suis mise à faire du sport, à danser sensuellement sans honte.
J’ai acheté un “vrai” sextoy, ouh la la,(mon meilleur achat depuis des années!) j’ai quitté mon amant, sans regrets , en le remerciant de m’avoir aidée à reprendre confiance en moi.
Je découvre “Tchiiip”.
Le peu de culpabilité que je ressentais s’évapore. J’accepte d’être une bitch quand je le décide.
Je suis enfin une femme.
Un an est passé depuis que j’ai quitté le père de mes enfants. On s’est revus en tête à tête une fois. On avait aussi peur l’un que l’autre de se disputer à nouveau, que rien n’ait changé.
Nous étions les mêmes et pourtant, nous étions très différents. “Tu as changé en bien… pour toi, je veux dire .” Oui, je n’ai plus peur de m’aimer, d’être moi, de déplaire ou de plaire. On a parlé des enfants, un peu de chacun de nous.
J’ai testé ses sentiments quelques jours après en lui demandant à reprendre ce qui reste de mes affaires chez lui. “Non, pourquoi tu veux les reprendre! Enfin, euh, si tu en as besoin…mais ça ne me dérange pas de les garder…”
Échec et mat!
J’ai réfléchi un mois durant aux sentiments que je ressens pour lui.
Je n’ai pas le cœur qui tremble à l’idée de le perdre. J’ai juste envie de grandir à côté de lui. De m’accomplir et qu’il m’accompagne. Je veux qu’il se sente un homme avec moi.
Cette semaine, on se revoit. Je veux être chassée comme une gazelle pendant des mois pour mesurer ma grâce à sa force, être désirée.
Quand j’écoute “double vie” et “seul” d’Orelsan, je le vois aujourd’hui me dire “à bientôt? On se revoit hein?”
Putain, on a merdé tous les deux.
Si j’avais été moi-même…je n’aurais pas goûté à tout ça.
J’ai mis un an à accoucher de moi-même. Je suis fière! Je me délecte de voir tous ses hommes se retourner sur mon passage. Mwen fiè’ di èt’ mwen…enfin.
Merci de respecter mon anonymat.
Happy sexy evening”