Présentation
La dernière semaine de la vie de l'homme que j'aime. La semaine qui suit la mort de l'homme que j'aime. La vie sans lui. Et la vie qui recommence. Plus qu'un livre c'est un geste. Une pulsion. Raconter le grand passage de l'être aimé, l'accompagner jusqu'au bout du chemin et guetter les traces de sa vie dans la vie de celle qui reste. L'empreinte de l'amour dans le réel, le fer rouge sur ma peau. Regarder la mort bien en face, l'étreindre, la saluer chaleureusement puis repartir dans la vie. Absolument. Irrépressiblement. C'est aussi graver dans le marbre une histoire d'amour et puisqu'elle a aussi le visage de la mort ; lui donner sa forme réelle. Une vanité, un crâne d'ivoire aux yeux de rubis. La beauté qui dure au-delà de notre temps. Rester au plus proche du vrai, des émotions, des sensations, des gestes faits ces jours-là. Un journal de bord et la vérité intime toute nue, l'amour pour unique guide. Pour rester en vie.
Extraits
Le soir, Poppée était agitée. Je lui ai parlé. Je lui ai dit que son père allait mourir. Elle a beaucoup pleuré et puis on a parlé. Elle m'a demandé s'il allait rentrer à la maison. J'ai dit que non. Elle m'a demandé comment on allait faire. J'ai dit qu'on allait continuer à deux et qu'on allait voyager. Elle m'a demandé si j'allais avoir un autre amoureux. J'ai dit que pas tout de suite, mais un jour oui, et tant mieux d'être aimée encore et d'aimer encore. Je lui ai dit que l'amour était comme un collier gravé sur la peau à tout jamais.
[...] Ils m'ont laissée seule avec lui, et j'ai pris des photos de lui, de ses affaires.... J'ai touché ses pieds, ses mains, ses couilles, tout... En lui disant que je l'aime, que je l'aime si fort.
Son âme me regarde. Je parle au plafond, aux murs, je le sens partout à travers l'écran de larmes.
Ce livre m'a bouleversé. Au moment où je m'y attendais le moins, les larmes sont montées. J'hésite toujours avant de publier quelque chose de trop bouleversant, peut-être par pudeur, par peur de déranger et de toucher ce sur quoi on ne veut pas mettre le doigt. Ici, en l'occurrence, la peur de perdre l'être aimé.
Je ne peux pas passer à côté de ce livre. C'est un profond et troublant témoignage d'amour comme j'en ai très peu lu. J'ai trouvé Chloé Mons, l'auteure, très courageuse. Je ne sais pas si j'aurais eu la force de partager avec ceux qui m'entourent tout ça. Mais elle l'a fait.
Il y a comme une leçon dans les lignes de vie que nous donne Chloé Mons. L'amour au premier regard, l'instinct, l'intuition, les signes peut-être... Comme quelque chose qui nous dit que l'essentiel est toujours invisible pour les yeux. Et qu'il faut le chercher.
Merci Chloé.
http://www.chloemons.com Let go, Chloé Mons Editions Fetjaine (Mars 2012 ; 61 pages)