Auteur : David Foenkinos
Titre : La délicatesse
Edition : Folio décembre 2010 (210pages)
Quatrième de couverture : « François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitions la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, c’est parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse…
– Je vais prendre un jus… un jus d’abricot, j crois, répondit Nathalie.
Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »
Quand j’ai commencé cette lecture, je me disais que ce n’était pas le style de lecture que je préférais. Un couple où tout va bien, une histoire au comble de la banalité, et puis j’ai accroché et l’ai lu d’une seule traite. Comme je le pensais, l’histoire était vraiment banale (On se s’aime, on se drague, un drame et puis s’en vont…), mais le principale dans ce livre, c’est ce que pensent les personnages, beaucoup moins que ce qu’ils font.
Certes, il se passe des choses, certaines plus délicates que d’autres, d’autres encore moins. Je ne vais pas m’attarder dessus au risque que mon billet paraisse un peu vide, surtout pour ceux qui n’ont pas lu le livre.
Le style lui aussi semble dessiné avec délicatesse, l’auteur semble y avoir bien pris soin, comme quand une femme se lime les ongles et qu’elle souffle avec délicatesse en regardant le résultat de son travail. Je pense que l’auteur n’a pas eu de la facilité à écrire ce roman, même s’il se lit avec une extrême facilité. J’y ai ressentis beaucoup de patience et de passion. Beaucoup d’humour également, cet extrait par exemple, au moment où l’un des personnages Markus, s’ennuyait ne trouvant rien à dire à sa collègue Nathalie, au lendemain d’un diner très agréable. « Shakespeare n’évoque que les moments forts de ses personnages. Mais Roméo et Juliette dans un couloir, au lendemain matin d’une belle soirée, c’est certain qu’ils n’ont rien à se dire ».
David Foenkinos est désormais pour moi un auteur à suivre.