J’ai souhaité faire le point sur l’évolution de deux vins de la rive droite du millésime 2006, qui fut perturbé en fin de cycle (septembre) par un temps pluvieux et même orageux. Il fallait avoir les nerfs solides, et ne pas hésiter à sacrifier des raisins qui étaient de plus en plus atteints, au fil des jours par la pourriture grise (botrytis) pour obtenir des maturités satisfaisantes, et suffisamment abouties. Les vins ont été dégustés pour eux-mêmes, sur une durée de 24 heures, sans mise en carafe, et se sont présentés, à leur meilleur niveau, le lendemain de leur ouverture. Ils ont accompagné un rôti de porc Orloff dans un accord qui a été satisfaisant.
Castillon Côtes de Bordeaux : Domaine de l’A 2006
La robe est profonde, avec un liseré de couleur violine, le nez, net et bien ouvert évoque les cerises, la mûre sauvage, les épices douces, avec des notes d’élevage qui commence à se fondre. La bouche est veloutée en attaque, les tannins sont mûrs et fins, et se trament en donnant un corps allongé finement construit, rehaussé de fruits plaisants. La finale, d’une grande fraîcheur, est bien dessinée, persistante, fruitée, épicée, avec des notes salines. Noté 16, même note plaisir.
Montagne Saint Emilion : Beauséjour Cuvée 1901 : millésime 2006
La robe est profonde, avec des reflets de couleur sanguine, l’olfaction est avenant, d’une bonne intensité, avec des arômes des petits fruits noirs (cerises et cassis), de boites à épices, de réglisse, avec un élevage quasiment intégré et discret. L’attaque est très veloutée, avec des tannins fins et élégants, le vin prend de l’énergie et de la vigueur, dans un milieu de bouche dense, sphérique, et fruité. La finale s’allonge et s’étire, avec fraîcheur, tout en conservant un délicat toucher de bouche légèrement crayeux, souligné par des fruits gourmands, de fines épices et des notes réglissées. Noté 16,5, même note plaisir.