Oslo, 31 août // De Joachim Trier. Avec Anders Danielsen Lie et Hans Olav Brenner.
On ne peut pas dire que je sois un fin connaisseur du cinéma norvégien, je suis plutôt connaisseur de quelques unes de leurs séries. Et encore… pas totalement. Olso, 31 août était donc un peu
comme une première expérience, une première immersion réussie pour cette oeuvre touchante et cinglante. Le film est beau et emporte au fil des images son spectateur. On doit évidemment beaucoup à
Anders, le héros de ce film, qui est extrêmement touchant et qui va parvenir à nous achever dans une scène finale particulièrement jouissive. Le spectateur est accaparé par les images et la
caméra du réalisateur. Cette dernière scène reste sûrement la plus intense, en silence, de ce Olso, 31 août. On laisse alors tout le monde, dans une ville qui oubliera Anders, et fera comme si de
rien n'était. La plus grand force d'Olso, 31 août est sûrement d'utiliser le silence à son avantage, et cette réalisation sombre sans donner trop de grain aux images.
C’est le dernier jour de l’été et Anders, en fin de cure de désintoxication, se rend en ville le temps d’une journée pour un entretien d’embauche.
L’occasion d’un bilan sur les opportunités manquées, les rêves de jeunesse envolés, et, peut-être, l’espoir d’un nouveau départ…
Le scénario est bon, notamment parce qu'il arrive à nous présenter un personnage déprimé, et qui tente par tous les moyens de réussir à se remettre sur pied. Mais va petit à petit resombrer.
C'était attendu certes, mais pas de cette façon. Le film use de nombreux silences, surement pour imposer le respect que l'on doit à Anders, un personnage attachant malgré ses erreurs. Olso, 31
août cherche le sens de la vie et pourquoi elle est parfois comme ci, parfois comme ça. Cela donne des moments poignants, que l'on embrasse facilement à bras le corps. Mais ce qui est d'autant
plus réussi c'est que le le film ne propose jamais de nous apitoyer sur le sort de ce héros qui se laisse porter. Au contraire, on tente d'en faire quelque chose de positivement bon. Joachim
Trier ne triche pas avec le spectateur et le plonge dans un univers qu'il maitrise du début à la fin.
Le propos est donc très bien géré, jusqu'à nous proposer une réflexion sur la dureté de la vie et son utilité. A quoi on sert finalement dans ce bas monde ? Telle est la question que l'on tente
de se poser grâce à Olso, 31 août. Il nous rappelle constamment pourquoi la mort est une issue logique et fatale. Et surtout, que tout le monde finira par vivre normalement même si quelqu'un
meurt. Je pense que l'on doit le réalisme de Olso, 31 août à son réalisateur qui n'en fait jamais trop. Bien au contraire, il s'amuse à nous proposer quelque chose de magnifique, d'intemporel (on
a l'impression que son style est proche de quelque chose de désuet). Voilà donc une excellente surprise que je vous conseille à tous et qui vient du Nord.
Note : 10/10. En bref, d'une beauté rare, d'un silence époustouflant et d'une réflexion intelligente.