Se plaçant résolument dans les pas de Jacques Chirac, François Hollande a reconnu à son tour dimanche que le crime commis à l’encontre des Juifs lors de la grande rafle du Vél d’hiv, il y a 70 ans, l’avait été « par la France » et promis que la République pourchasserait « avec la plus grande détermination » l’antisémitisme, qui n’est « pas une opinion mais une abjection ».
Hollande – Photo AFP
Il a rappelé l’assassinat, en mars, de trois enfants juifs: « il y a quatre mois, à Toulouse, des enfants mouraient pour la même raison que ceux du Vél d’Hiv: parce qu’ils étaient juifs ».
« La sécurité des Juifs de France n’est pas l’affaire des Juifs, c’est celle de tous les Français, et j’entends qu’elle soit garantie en toutes circonstances et en tous lieux », a-t-il dit.
A l’occasion de la commémoration de la rafle, à l’emplacement même de l’ancien Vélodrome d’Hiver (XVe arrondissement de Paris) où la plupart des Juifs raflés furent parqués avant de disparaître dans les camps de la mort nazis, le chef de l’Etat a reconnu, 17 ans après l’ancien président Chirac, « la responsabilité » de la France dans la déportation des Juifs, alors que le Général de Gaulle puis François Mitterrand s’y étaient toujours refusé, estimant il n’y avait eu, durant l’occupation allemande, qu’une seule France légitime, celle de la France libre.
Selon Serge Klarsfeld, président des Fils et filles des déportés juifs de France, ce discours de Jacques Chirac, « salué dans le monde entier comme une courageuse et salutaire reconnaissance », a marqué « une profonde rupture ».
Bien que l’un soit socialiste et ait eu pour mentor François Mitterrand, l’autre gaulliste, MM. Hollande et Chirac ont vis-à-vis de cette période de l’histoire de France la même approche.
Tous deux ont d’ailleurs eu l’occasion d’en discuter ensemble, lors de la visite de François Hollande samedi à l’ancien président, dans son château de Bity, en Corrèze.
« La vérité ne divise pas, elle rassemble », a également affirmé M. Hollande, rappelant l’institution de la journée de commémoration par François Mitterrand, la création de la Fondation pour la mémoire de la Shoah sous Lionel Jospin et la mise en place de la commission d’indemnisation des victimes des spoliations antisémites sous Jacques Chirac.
« Il me revient désormais, dans la chaîne de notre histoire collective, de poursuivre ce travail commun de mémoire, de vérité et d’espoir », a-t-il assuré.
Evoquant « la singularité de la Shoah », M. Hollande a assuré qu’il n’y aurait « pas un établissement scolaire où (elle) ne puisse être enseignée ». Il n’y aura « pas de mémoire perdue », il faut « lutter sans relâche contre toute forme de falsification », a-t-il martelé.
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