Inquisitio // Saison 1. Episodes 5 et 6. Hic jacet : Ci-gît / Aura popularis : Le Souffle populaire.
Les deux épisodes précédent montraient des signes de faiblesse, mais ces deux nouveaux épisodes m'ont complètement remis dans le bain. C'est rare de voir une série française aussi sympathique en
termes de fictions historiques. On a souvent fait des navets du genre, ou bien des téléfilms qualitatifs (Marie Besnard l'empoisonneuse, L'affaire Rianucci, quelques téléfilms Canal +) et séries
aussi récemment (Borgia pour Canal +). Bref, je suis heureux de voir que Inquisitio est sur la bonne voie. Il fallait attendre que la peste fasse son apparition. La mort du cardinal Laplotte crée
un véritable ras de marrée au sein de la papauté de Clément VII. Evidemment, tout va rapidement se mettre en oeuvre pour étouffer cette affaire. Barnal va être charger de décrocher le cadavre
crucifié du cardinal et le cardinal Mirail veut tout faire pour étouffer cette histoire. Ce qui est logique. Imaginez que l'on parle de la peste dans tout le royaume.
Le premier épisode fait surtout de la mise en place pour le second mais il était très intéressant de suivre cette crise autour de la peste de différent point de vue. Dans un premier temps de
celui de Barnal, qui se retrouve sur un pied d'estale. Il n'a plus la confiance de tout le monde et pourrait bien se faire étêté par ses pairs. Mais ce n'est pas le plus gros problème qu'il a sur
le dos. En effet, la mort de Laplotte pourrait bien lui causer plus de soucis qu'il ne le pense. Sans compter le fait qu'il n'est toujours pas parvenu à mettre la main sur la sorcière qui serait
pour quelque chose dans cette affaire. Enfin, seulement en apparence puisque la peste provient de Rome (et donc de l'autre papauté). On sent que le but est toujours de parler de cette rivalité
d'entre les deux papes. Je trouve ça assez bien fichu, et cela permet de faire renaitre le fait qu'il y a deux papes à ce moment là de l'histoire et pas uniquement Clément VII. L'inquisiteur est
toujours en quête de la sorcière mais aussi de réponses.
Samuel va rapidement faire des rapprochements et va aussi comprendre que c'est une création de l'homme pour tuer l'homme. Les face à face entre Samuel et Barnal sont plus pertinents, et le ton de
la série est plus grave et soutenu. On sent que tout le monde gagne en stature et c'est donc encore plus fascinant. J'aurais adoré que l'on ait droit à une seconde saison histoire que l'on
développe un peu plus tout ça mais malheureusement les deux prochains épisodes seront les derniers de cette petite mini série française. Durant cet épisode, la peste est donc déclarée à
Carpentras. Barnal étant obligé de s'en remettre à Samuel, cela permet de donner de l'importance à ce dernier pour la communauté chrétienne. Il va être très sollicité, et même par les juifs de la
ville qui vont l'accusé de trahison alors qu'il n'a rien choisi de tout ça et que les juifs l'on complètement laissé tomber.
Samuel veut soigner tout le monde et éradiquer la peste, sauf que Barnal n'est pas de cet avis et laisse un peu tomber tout le monde. J'aime bien comment la série met en place toutes ses petites
histoires, c'est efficace et l'on ressent durant ces deux épisodes la puissance de certains moments qui capturent vraiment une sensation, un sentiment. C'est agréable à suivre car la série est
fluide. Alors que dans les deux épisodes précédents le récit était lourd, bavard et pas toujours très juste, cette semaine on retrouve une qualité d'écriture intéressante, et surtout adéquate.
Elle se nourrit du passé, déjà bien fourni en aventures et notamment grâce (ou à cause) de la peste. Cette partie de la série est clairement plus passionnante que des batailles de mots pour pas
grand chose finalement. Reste encore la partie sorcière qui est bâclée durant le second épisode, malheureusement. Mais cela n'efface pas le bonheur qu'était les deux épisodes dans leur
ensemble.
Note : 7/10 et 7/10. En bref, deux épisodes solides et passionnants malgré quelques défauts.