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L'histoire dont l'héroïne n'a pas de nom - [1] - par Marie

Publié le 23 janvier 2008 par Tarek Et Marie

Apprenez à mieux connaître votre jardin.

Qui ne s’est jamais frotté à la corvée de patates ? Quoi de plus inoffensif qu’une pomme de terre, quoi de plus innocent que l’arrondi rugueux du tubercule ? Mais saviez-vous que la pomme de terre, consommée dans le monde entier, cuite, bouillie, frite, contient une substance toxique pour l’homme ? Et que dire de nos parterres fleuris… La beauté de la digitale pourpre est vénéneuse ! Et les jolies baies noires de la belladone ? Le chèvrefeuille ? La haie de fusains ? Le laurier-rose ? Chaque année les urgences des grands hôpitaux enregistrent des cas d’empoisonnement qui pourraient être évités. Nous nous mobilisons pour vous informer. Vous aussi, participez, aidez-nous à sauver des vies ! Chaque don que vous ferez…

Je n’ai même pas de jardin. J’ai froissé la publicité, ai visé la poubelle, l’ai lamentablement ratée et me suis replongée dans la lecture de la pile de prospectus, publicités, avis en tout genre qui encombraient la boîte aux lettres de ma nouvelle demeure. Assise à la table de la cuisine (pardon, « kitchenette »), j’ai soupiré de contentement en parcourant le reste de mon studio du regard, la nouvelle demeure en question. J’étais là depuis quelques heures, je n’avais pas encore déballé mes cartons, mais je commençais déjà à me sentir chez moi. On m’avait assuré que le quartier était calme, le voisinage tranquille, et le facteur sympathique. Sympathique? Sûrement si c’est ce qui se disait. Cependant au vu de la publicité qu’il avait aimablement entassée dans la boîte qui m’avait été dévolue, j’avais scotché immédiatement après mon arrivée un petit carton sous l’étiquette qui indiquait mon nom : « pas de publicité merci ». C’est vrai quoi, en brûlant la quantité de papier qui recouvrait maintenant ma table de cuisine (pardon de nouveau, « kitchenette », d’ailleurs pourquoi on ne dit pas « cuisinette » ?) j’aurais pu me chauffer presque deux hivers d’affilée. Enfin, oui, presque, surtout que je n’ai même pas de cheminée. Pas de jardin non plus, mais je crois que je l’ai déjà dit. En revanche, j’ai un arbre. Il est vrai qu’à première vue il a plus l’air d’un bonsaï que d’autre chose, mais attendez qu’il grandisse un peu.


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