Une journée entière ne suffit pas à épuiser l'intégralité de la triennale 2012 "Intense proximité" présentée au Palais de Tokyo jusqu'au 26 août. La densité et la richesse de l'ensemble des travaux présentés nécessiteraient d'y venir et d'y revenir. Comment serait-il possible sinon de pouvoir appréhender sans s'obliger à se presser pour tout voir des œuvres et documents de quelques 120 « participants » : artistes, chercheurs, théoriciens, cinéastes, anthropologues,... internationaux.
D'aucuns ne s'y retrouvent pas dans ce foisonnement et pourtant, n'est-ce pas là une belle mise en perspective de l'art travaillé par la société : sa complexité,sa richesse, la place qu'il occupe, son regard qui porte loin. Mise en abyme d'une évolution des rapports Nord/Sud dans un monde globalisé à partir du legs des anthropologues français, Marcel Griaule, Jean Rouch en sont bien sûr, entourés de beaucoup d'autres. Et cette lancinante question qui parcout l'ensemble des espaces : comment parvenir à cet incontournable objectif qui résiste de partout : nous métisser, respecter l'autre, apprendre à vivre avec ?
D'aucuns ne se retrouvent pas non plus dans ce lieu d'exposition : le Palais de Tokyo, qui a ouvert dans ses entrailles, un immense espace sans y faire de travaux, faute d'argent semble-t-il et c'est tant mieux. Au milieux des pièces dénudées, des murs éventrés sur lesquels courent des fils électriques, les œuvres prennent un relief inattendu. Elles semblent là à leur juste place. Il y a un rapport entre les œuvres présentées dans les salles du bas et dans celles du haut tout à fait intéressant : un dialogue, une tension, le passé, le présent, la mémoire dans laquelle il faut puiser pour y comprendre le cheminement du monde qui change...
Apprendre à désapprendre fait partie des ambitions d'Okwui Enwezor, commissaire de l'exposition qui invite à repenser son propre système de valeur et de jugement pour « briser des représentations établies pour forger une nouvelle appréhension du monde, qui s'éloigne des modes de pensée hérités de notre histoire proche. »
La triennale se déploie en projections et autres présentations dans plusieurs centres et musées de Paris ou proche banlieue.
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