Titre original : The Ring
Note:
Origine : États-Unis/Japon
Réalisateur : Gore Verbinski
Distribution : Naomi Watts, Brian Cox, Martin Henderson, David Dorfman, Daveigh Chase, Lindsay Frost, Amber Tamblyn, Rachael Bella, Adam Brody, Jane Alexander…
Genre : Horreur/Épouvante/Remake
Date de sortie : 5 février 2003
Le Pitch :
Il existe une cassette vidéo qui, lorsqu’on la regarde, déclenche un compte à rebours. Un compte à rebours qui, arrivé à son terme, entraine la mort du spectateur. Rachel Keller, une journaliste, entend parler pour la première fois de cette mystérieuse VHS, lorsque sa nièce est retrouvée morte dans des circonstances inexpliquées. Une enquête lui permet de mettre la main sur la fameuse cassette, qu’elle ne peut s’empêcher de visionner, sans trop y croire. La multiplication des phénomènes étranges va néanmoins l’encourager à prendre au sérieux la menace qui pèse désormais sur elle…
La Critique :
Le Cercle est donc le remake américain du film japonais Ring, réalisé par Hiroshi Takahashi. Et si Le Cercle est loin de provoquer la terreur qu’inspire l’original, il n’en est pas forcement moins bon. Pour résumer, on pourrait ainsi affirmer que Ring est terrifiant lors de son dénouement (comme rarement), mais plutôt soporifique tout le reste du temps, tandis que son remake est plutôt bien rythmé, mais beaucoup plus conventionnel dans sa manière d’utiliser les thématiques de son modèle. Le Cercle peut bien sûr faire peur, mais en la matière il existe bien mieux. Même quand la fameuse gamine aux longs cheveux gras se pointe, la peur reste raisonnable. Dans Ring, ces mêmes apparitions avaient de quoi provoquer de sérieuses fuites dans la culotte. De toute façon, c’est généralement le cas quand on aborde l’épineux problème du remake de film d’horreur. Ring est un film sans concession aucune, qui fout grave les jetons tandis que Le Cercle est davantage formaté. Plus lisse et policé mais pourtant pas dénué d’intérêt.
La force du film de Gore Verbinski, qui n’est pas encore la machine à pirates bankable que nous connaissons aujourd’hui (il a réalisé les trois premiers volets de la saga Pirates des Caraïbes), est d’arriver à explorer des pistes alternatives à son modèle nippon. Par cela, Le Cercle obtient ses galons d’authentique film d’épouvante et arrive à construire une atmosphère anxiogène relativement efficace et immersive. Naomi Watts est parfaite en mère célibataire un peu bordélique qui, du jour où sa vie et celle de son enfant se voient menacées, décide de reprendre la contrôle. Têtue au point d’en devenir imprudente, son personnage, Rachel, voit ses perceptions sur le monde et sur la menace qui flotte au dessus de sa tête, trembler. L’actrice australienne retranscrit bien l’angoisse qui étreint son personnage au fil des minutes. La progression de l’intrigue se lit presque entièrement dans son regard où bataillent la détermination et une frayeur sourde et croissante.
Le Cercle n’est ainsi pas totalement une copie carbone de Ring. Des scènes se démarquent positivement et provoquent un malaise authentique, à l’image de cette séquence qui voit un cheval prendre peur sur un ferry. Un moment clé dans un scénario qui ne repose pas trop sur les sursauts en carton, mais qui souffre du poids exercé sur les concepts par les multiples parodies qui ont vu le jour depuis. Sur le concept de la fillette aux longs cheveux noirs sur le visage (clé de voute d’un certain cinéma asiatique) et sur celui de la cassette tueuse. Difficile alors de ne pas penser, au moment de l’introduction, à l’ouverture de Scary Movie 3, où Jenny McCarthy et Pamela Anderson se crêpent le chignon en tenues d’écolières. Heureusement, la suite du film se charge d’assombrir l’ambiance.
Gore Verbinski s’en sort plutôt bien, soutenu par un casting aussi délicat que judicieux. Un peu timide quand il s’agit d’embrasser à bras le corps son sujet, le cinéaste est brave et tente de de s’affranchir de son modèle, tout en démontrant d’un respect constant. C’est la clé quand on se frotte à un tel exercice. Du coup, si le projet pouvait paraître futile et vain, Le Cercle fait au final office de bonne surprise. Un film qui sonne souvent juste, mais qui parfois, passe complètement à côté de l’essentiel. Comme à la fin, à l’occasion de la scène culte du film, celle que tout le monde attend et qui s’avère décevante. Mais pouvait-il en être autrement ?
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Dreamworks Pictures