Les candidatures se dévoilent une à une. La gauche aurait tort de s'en désintéresser. La question du leadership post-Sarkozy du parti principal de la droite engage l'avenir et la démocratie.
Rien n'est gagné.
Le 10 juillet dernier, la COCOE (Commission d’Organisation et de Contrôle des Opérations Électorales de l'UMP) a dévoilé les règles de candidature: il faudra au moins 3% des adhérents à jour de cotisation au 30 juin 2012 répartis sur au moins 10 fédérations différentes pour se porter candidat à la présidence du parti. Au passage, nous avons appris que l'ancien parti majoritaire comptait 264.137 adhérents à jour de cotisation au 30 juin 2012.
A ce stade, les candidatures dévoilées ne permettent pas de distinguer des différences programmatiques ou d'orientations politiques. C'est le choc des personnes, pas des idées.
François Fillon: l'ancien premier ministre l'a annoncé par un tweet. On le croyait gaulliste social, maltraité par 5 années de sarkozysme. Il s'est doté d'Eric Ciotti, l'un de ces extrêmes-droitistes de l'UMP comme directeur de campagne. A Paris, Fillon s'est fait élire dans une circonscription sans risque. Fillon n'a sans doute de courage politique que l'image que ses amis tentent de donner de lui. Il peut compter sur les soutiens
Jean-François Copé: trop sensible à l'argent et au pouvoir, il pense qu'il n'a pas été grillé par son amitié tenace et profitable avec l'intermédiaire Ziad Takkiedine. ce dernier, qui a fait fortune entre 1993 (pour le compte des Balladuriens) et 2007 (pour le compte des Sarkozystes) est au coeur de l'instruction sur le Karachigate. Copé s'était également permis de cumuler un poste d'avocat d'affaires quand il était président du groupe UMP à l'Assemblée entre 2007 et 2010. Sarkozy lui a donné la direction de l'UMP. Il a reçu l'imprévu soutien de Jean-Pierre Raffarin, preuve qu'il sait même rassembler des centristes de l'UMP.
Nathalie Kosciusko-Morizet: elle incarnait la droite anti-FN après un ouvrage presque remarqué publié à l'été 2011. Presque centriste, elle ne supportait pas Jean-Louis Borloo. Puis l'aristocrate de Longjumeau s'est donnée corps et âme au porte-parolat de Nicolas Sarkozy pour une campagne ratée et conduite à l'extrême droite. Depuis la défaite, elle tente de faire oublier toutes les couleuvres frontistes qu'elle a avalé sans sourciller. Samedi 21 juillet, elle a officialisé son ambition à la tête de l'UMP. Elle voudrait «reconstruire une droite qui met de la clarté dans ses valeurs de travail et d'autorité mais qui investit des sujets modernes». Après 5 années de sarkozysme, sous-entendrait-elle qu'il y a matière ?
Dominique Dord: député de Savoie et maire d'Aix-les-Bains, il a pris le relais d'Eric Woerth à la trésorerie du parti en 2010 quand ce dernier avait sombré lors du scandale Woerth/Bettencourt.
Philippe Herlin: illustre inconnu, économiste de profession, militant UMP, visiblement de tenedance libérale (sic!).
D'autres se tâtent: Bruno Le Maire aimerait bien faire entendre sa voix. Il « compte » ses soutiens parmi les parlementaires. Rachida Dati, toujours soucieuse d'entretenir sa notoriété, a fait savoir qu'elle « réfléchissait ». Elle aurait rassemblé 120 éluEs de l'UMP dans un collectif baptisé A Droite Toutes. Xavier Bertrand, ex-ministre du travail et de la santé, se verrait bien un destin à la François Hollande. Christian Estrosi craint d'être contraint à se présenter (sic!) si le sarkozysme était mal représenté dans cette course au perchoir. Il y a quelques semaines, Alain juppé pensait être un recours.
Ami sarkozyste, n'hésite pas.
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