Avec l'annexion de Wazemmes, Esquermes, Moulins et Fives, la ville passe de 411ha à 2110 ha.
Les lillois ont-ils eu une vie plus prospère, plus agréable, plus saine?
Le Conseil Municipal de Lille souhaitait cet agrandissement pour des raisons économiques.
Esquermes, de son côté, ne se montrait guère enthousiaste devant le projet qu'il jugeait avant tout destiné à favoriser Wazemmes. Le préfet Wallon, dès son arrivée, va s'attacher à le mettre sur rail.
Ce fut une extraordinaire occasion pour remodeler la ville mais l'occasion fut ratée. Le commerce, l'administration, la grande bourgeoisie se font construire des hôtels cossus contrastant avec les maisons classiques de l'ancien Lille.
Quant aux quartiers ouvriers de Wazemmes, Moulins et Fives, ils vont devenir de vastes et hideux ghettos où la laideur oubliera toute salubrité.
Les familles ouvrières seront livrées aux taudis, à la promiscuité, au cabaret, à la boue, à la maladie, à la tristesse et à la mort.
Pour célébrer le rattachement des trois villes à Lille, on ouvrit un concours pour un projet de fontaine.
Henri Biebuyck fut le seul à y participer, représentant Lille et les villes annexées par des femmes
Non visible sur la photo, Esquermes tourne le dos aux autres.
D'après Nord-Matin en 1975.