Magazine Humeur

Décidément, l’on trouve de tout dans les sandwiches !

Publié le 21 juillet 2012 par Kamizole

Il y a peu, ce furent des aiguilles à coudre dans des sandwiches servis à bord de plusieurs avions de la compagnie Delta Airlines (21 juil. 2012) qui défrayèrent la chronique. En parcourant l’infolettres de La Nouvelle République- une petite mine d’or ! - je tombe sur un titre qui ne pouvait que retenir mon attention : Elle mord dans son sandwich et tombe sur un pansement ! Beark ! Beark !

« Les sandwiches ne réservent pas toujours de bonnes surprises »… L’article rappelant le précédent de Delta Airlines et nous apprenant que « son mari réclame un geste et que le boulanger parle de chantage »…

Or, il ne s’agit nullement d’une petite boulangerie de quartier mais là encore d’une chaîne ayant pignon sur rue puisque cette Poitevine qui selon son mari « travaille au CHU de Poitiers et n’a qu’une heure pour manger venait d’acheter le 6 juillet 2012 son sandwich chez Banette au Grand Large - qu’elle fréquente régulièrement - a commencé à le manger dans sa voiture (…) et qu'en mastiquant, elle s’est aperçue qu’il y avait quelque chose de dur et en regardant à l’intérieur y a trouvé un pansement souillé »…

Les choses se sont envenimées - heureusement par sur le plan sanitaire mais uniquement juridique. Je vous passe les détails. Toujours est-il qu’avec des excuses les choses auraient pu en rester là. La victime a refusé l’offre d’un bouquet de fleurs et tout autant de recevoir la visite d’un responsable de la chaîne - nous apprenons au passage que le gérant de cette boulangerie, lequel entend porter plainte pour chantage ! est cogérant de plusieurs boulangeries Banette dans l'agglomération et à Chauvigny. Et que pour sa défense il avance que « si une employée avait bien un pansement elle ne saignait pas »… La belle affaire ! Vous n’apprendrez pas à une ex-infirmière qu’un pansement peut être souillé sans qu’il y ait effusion de sang.

La plainte pour chantage - et tentative d’extorsion ! - tiendra en peu de mots, relatés par ce dialogue entre le gérant de la chaîne et le mari de la victime : « Il nous a demandé comment on comptait réparer. Je lui ai dit: vous voulez de l'argent ? Il m'a dit oui. Quand j'ai demandé combien, il m'a dit que c'était à nous de voir et qu'il allait se charger de nous faire de la pub ».

M’sieur Christophe Dufon, permettez-moi de vous dire que vous êtres un âne… Vous admettez n’être point un petit artisan boulanger à qui la simple erreur serait pardonnée - « Errare human est persevare idiabolicum » - en annonçant que vos établissements fabriquent - chaque jour - de 4.000 à 5.000 sandwiches. Loin donc de « ma petite entreprise ».

On ne laisse pas une employée qui a un pansement tripatouiller des aliments les mains nues. Sur le plan de la stricte hygiène il me revient à l’instant en mémoire un détail constaté dans de nombreux rayons de fromagerie ou charcuterie à la découpe dans des grandes surfaces fréquentées ces dernières années : tout(e)s les employés portaient des gants de type chirurgicaux. Achetés en grande quantité leur coût est minime.

Si vous aviez négocié le montant du « geste commercial » réclamé par le mari de la victime, cette histoire n’aurait pas eu le même retentissement médiatique. La « pub » pour vos établissement est désormais faite et dépassera sans nul doute le niveau simplement régional, par la magie d’Internet.

Une toute petite anecdote perso - que certains me reprochent mais que d’autres adorent parce quelles me permettent précisément de replacer mes réactions dans le conteste des « choses vues » (merci à Victor Hugo !). En 1976 ou 1977 lorsque je fus plusieurs années durant infirmière en usine dans une grosse boîte d’Orléans (quasi 500 salariés). Je reçus au milieu de la matinée une des salariées du restaurant d’entreprise - co-géré par la direction de l'usine et le Comité d’entreprise. Ce qui nous permettait d'avoir des tickets restaurants à un prix abordable.

Elle s’était méchamment coupé un doigt en travaillant sur une machine à couper du chou, rouge en l’occurrence. Son doigt pissait le sang jusqu’à jaillir à grands jets sur le carrelage de la paillasse de mon infirmerie. Je ne vous dis pas le nettoyage que je dus faire ensuite ! Mais pas première tâche d’infirmière pas trop conne fut de stopper comme je le pus l’hémorragie (les extrémités, comme les blessures bénignes à la tête, cela saigne abondamment) et la faire évacuer le plus rapidement possible sur les urgences de l’hôpital d’Orléans.

Là encore, l’histoire eût pu en rester là. Je peux vous assurer que pressée par l’urgence, je ne m’enquis nullement du bout de doigt arraché dans l’accident, ne subodorant même pas qu’il pût exister. Lequel réapparut malencontreusement dans l’assiette d’un salarié, préparateur au bureau d’études - autrement dit, très qualifié. Lequel, tellement écoeuré qu’il ne put avaler une bouchée, alla prendre un remontant à la brasserie pas trop éloignée du Pont du Faubourg Bannier.

Petite ironie de l’histoire qui en manque rarement le responsable du groupe S. spécialisé dans la restauration d’entreprises - que je me garderais bien de nommer quand bien même y eût-il prescription plus de 30 ans après, je me méfie des margoulins - devait être reçu le même jour par le chef du personnel de l’époque et qu’il réclamait une augmentation des tarifs du restaurant de l’entreprise, lors même que nous étions nombreux à dénoncer la baisse de la qualité : le précédent cuisinier en chef étant tellement bon qu’il fut nommé à un échelon supérieur et ses successeurs, particulièrement calamiteux.

Autant vous dire que M ‘sieur le représentant du groupe S. fut particulièrement bien reçu par le chef du personnel et que nous échappâmes à une augmentation des tarifs du restaurant d’entreprise Toujours ça de pris à cette époque où l‘inflation pouvait dépasser les 14 %..


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