Pour arriver à Fouchy, il faut d'abord traverser des champs avec des bottes de paille roulée, bien ordonnées. Puis, sur la route surgit Villé, fleurie et gaie. A Villé, certains commerces se tiennent de mère en fille ou de père en fils, ou de mère en fils, ou de père en fille, depuis plusieurs générations : 3 ou 4 parfois, à l'instar de la boulangerie près du ruisseau. A Villé, le marché sur la petite place devant l'Eglise met en avant des produits traditionnels locaux et régionaux : miel, confitures, bretzels, délicieuses miches de pain, artisanat sur pots de lait, on se perd en contemplation des étals. A Villé, la façade de la boucherie est toute neuve, le bâtiment de l'office du tourisme du Val de Villé, très ancien, et le logis de la Bonne Franquette toute alsacienne.
Après Villé, on débouche sur le village de Bassemberg, tout aussi fleuri. Bassemberg est tout en tours et détours, au pied de la montée qui mène vers Fouchy.
Puis, on commence à monter vers le Col de Fouchy. L'ascension est douce, et sur le chemin, on se sent attiré irrésistiblement vers les Vosges. On est seulement dans le contrefort des Vosges, mais on les sent très présentes. Au pied des sentiers fleuris aux maisons séculaires, on aime tourner la tête vers les montagnes où perce le soleil. Du haut de Fouchy, on aperçoit Lalaye, juste en face. L'Etang qui abrite canes et canetons se repose entre les deux villages. Partout, des piles de bois bien coupé préfigurent une préparation impeccable aux hivers rudes.
A Fouchy, on se sent très loin d'internet. Très loin de la blogosphère et très loin des notes qui raconteront Fouchy.... Très loin même de Paris et du RER bondé. A Fouchy on oublie tout ce qui fait Paris et ses excès. Paris et sa foule, Paris et son stress. A Fouchy tout le monde se connait. A Fouchy on accueille avec le coeur et avec de délicieuses tartes aux fruits. A Fouchy, on croise des gens qui Font. Au sens large. Faire, avec un F majuscule. Bâtir une maison, cutiver tout un potager, entretenir un mini verger, refaire un toît, couper du bois, cueillir des fruits de l'arbre, faire du miel des ruches. A Fouchy, on est très très loin du métro-boulot-dodo et du Franprix. A Fouchy on connait le travail de l'homme et celui de la terre, on donne avec son coeur ce qu'on a obtenu par la sueur. Quand on vient de Paris, à Fouchy on oublie tout, sauf l'essentiel, les valeurs humaines, omniprésentes.
Environ 600 personnes vivent à Fouchy, et j'ai eu le plaisir de partager la journée de certaines d'entre elles hier, je les remercie du fond du coeur.