Console néoclassique italienne XVIIIe

Travail romain (?) de la fin du XVIIIe siècle. Hauteur 90 cm; largeur 102 cm; profondeur 57 cmEn bois peint en rouge, elle présente une ceinture rectiligne ornée d’un motif décoratif de noeud et rinceaux peint à main levée frise, les cotés présentant une figure animale chevauchant un entrelacs de végétaux et médailles pouvant représenter les armes du propriétaires. Son piétement antérieur se compose de deux majestueux jarrets zoomorphes ailés à têtes et pieds de lion, à décor d’une large feuille d’acanthe terminée en enroulement ; les supports postérieurs sont traités en forme de pilastres antiques orné d'un motif peint. Le tout repose sur une base à décrochement; la console est coiffée d'un plateau en bois peint en faux marbre griotte marron foncé.Dès le milieu du XVIII^ème siècle, on assiste à une remise en cause des modèles décoratifs rocailles antérieurs par certains amateurs. Ce bouleversement radical sera à l’origine du goût néoclassique sous le règne de Louis XVI. Progressivement les éléments de décor et les objets antiques mis à jour au cours des fouilles des cités romaines, sont déclinés par les artistes et apparaissent ponctuellement dans leurs créations.Vers la fin du XVIII^ème siècle, sous l’impulsion d’artistes tels que l’ornemaniste Dugourc et l’architecte Belanger, griffons, sphinges et lions, servent de prétexte au support de quelques plateaux de marbres précieux. La console à jarrets zoomorphes, motifs hérités des trépieds antiques, fait son apparition. Mais c’est véritablement à la période napoléonienne qu’elle connaîtra son heure de gloire, grâce à deux personnages patronnés par Bonaparte, les architectes Percier et Fontaine. Lorsque ces derniers publient leur Recueil de décorations intérieures, ils sont loin d’imaginer la portée qu’aura cet ouvrage à travers toute l’Europe, particulièrement en Italie, pays le plus réceptif à cette révolution stylistique. On connait plusieurs consoles royales de composition similaire conservées au Palais du Quirinal à Rome et six modèles de cette série sont illustrés dans A. Gonzalez-Palacios, Il Patrimonio artistico del Quirinale, I, Mobili italiani, p.204 à 210. cette notice a été rédigée d'après la référence ci-dessous; on y verra une paire de remarquable consoles en bois doré de provenance prestigieuse: http://www.galeriemonin.com/fr/selection/meubles/paire-de-console-en-bois-sculpte-et-dore-italie-circa-1820.aspx