Alors que la saison de chasse approche à petits pas, il est nécessaire de se rappeler combien nous avons eu raison (ah bon ? On n'a pas eu le choix ? ) de confier la gestion de la biodiversité et le sort précaire de tant d'animaux sauvages aux miliciens de la ruralité bas-de-plafond.
De nobles individus la composent, des personnes pleines de bon sens et de discernement, des modèles pour tout dire.
Comme lui par exemple.
Le 14 juillet, la nuit était tombée sur la ville du Havre et le feu d'artifice pouvait commencer.
Sur son balcon, quai Lamblardie, un homme regardait le spectacle. Il était bien accompagné puisqu'il y avait du monde dans sa musette : 10 canettes de bière.
Désoeuvré, rond comme une queue de pelle, le type s'est mis dans l'idée de dégommer les lampadaires de la rue. Il a pris sa carabine car oui, il avait une carabine, étant chasseur depuis 22 ans.
Il a tiré 13 fois. Qu'il y ait eu des passants qui circulaient ne l'a pas troublé plus que ça. On est quand même le 14 juillet, y'a du peuple qui baguenaude ici ou là...
Son tableau de chasse est merdique cela étant : 2 lampadaires détruits.
Il s'est fait bien sûr gauler et a échappé de peu à la détention provisoire; placé sous contrôle judiciaire, il doit être tout triste désormais car la sous-préfecture a annulé son permis de tuer et son flingue a été confisqué.
La prochaine saison de tuerie, c'est baisé pour messire le blindé. La fédé de chasse de la Seine-Maritime perd un membre remarquable et c'est dommage.
J'imagine les exploits de cet homme dans les rangs compacts de la racaille des talus, quand viendront les petits matins blêmes...