Pourquoi ces parlementaires qui n’ont pu voter la rigueur pour eux-mêmes, n’ont-ils eu d’autre argument que la bronca quand Duflot est venu évoquer la question du logement ?
Est-ce parce que le logement est un problème pour la nouvelle génération, plutôt que pour des notables de province, est-ce parce que la pénurie donne une impression de richesse à ceux qui sont propriétaires ?
L’Allemagne peut pratiquer une restriction salariale parce qu’elle est en décroissance démographique, que le logement ne pèse pas autant sur les foyers. Nous sommes dans la situation inverse, où chaque génération est moins bien logée que la précédente, et plus difficilement. Comment le parlement a-t-il pu donner cette image ridicule sur un sujet primordial.
Peut-on rêver d’une autre approche de la construction urbaine ? Il y a aussi la difficulté du vivre ensemble, qui incite les gens à se regrouper et à s’isoler dans des pavillons fort consommateurs d’espace, au détriment d’une ville plus civile et plus collective. Mais peut-être le collectif est-il perçu aujourd’hui comme un enfer, et faut-il se rassembler dans des quartiers homogènes socialement pour vivre bien. Il y a un lien entre la pénurie de logement, le séparatisme social, l’école, et notre société, les premiers sont les ingrédients de la dernière.
Il faut aussi se poser la question des temps de transport, car travailler quelque part sans pouvoir y habiter, et passer autant de temps dans les transports, alourdir son temps de travail d’une dizaine d’heures par semaine ou plus a quelque chose d’irrationnel. Je ne sais si nous pourrons améliorer notre propre gestion, si les pesanteurs sociales ne l’emporteront pas, mais c’est vrai qu’il faut au moins essayer. Le logement n’a pas vocation à devenir un bien spéculatif de substitution aux folies financières, c’est plutôt un droit qu’un bien marchand.
“C’était à Paris, une ville qui était alors si belle que bien des gens ont préféré y être pauvres, plutôt que riches n’importe où ailleurs.”