« La neige est un poème. Un poème qui tombe des nuages en flocons blancs et légers. Ce poème vient de la bouche du ciel, de la main de Dieu. Il porte un nom. Un nom d’une blancheur éclatante. Neige. »
Certes, il est loin de faire un temps estival dans toutes les régions, mais de là à évoquer la neige… Eh bien, pourtant j’ai eu envie de relire ce court roman de Maxence Fermine.
Ce récit poétique retrace le parcours d’un jeune homme, Yuko, destiné à devenir guerrier ou prêtre.Mais, cette alternative est loin de le séduire. Il s’adonne à l’art difficile du haïku et annonce à son père qu’il souhaite vouer sa vie à la poésie, afin d’apprendre à “regarder passer le temps”.
Il consacre la saison hivernale à l’écriture mais n’arrive pas à être satisfait de ses poèmes. Il doit apprendre à mettre de la couleur dans les 17 syllabes qui composent chacun des haïkus. Yuko part donc en quête de Soseki, un grand maître aveugle, afin qu’il lui enseigne son art, celui de savoir voir et appréhender le monde.
Roman d’apprentissage, récit initiatique, Neige propose également une réflexion sur la création poétique et sur le statut un peu particulier du poète, souvent qualifié de “voyant” depuis Rimbaud. Le lien ténu entre écriture et quête de l’Autre fait également l’objet d’une partie importante du livre, notamment grâce aux personnages féminins.
Somme toute, il est assez difficile de résumer ce texte car l’univers décrit est très riche et convoque de nombreuses images chez le lecteur, l’invitant au voyage à travers les monts et les mots…
Un bel hommage aux fameux petits poèmes japonais !
Maxence FERMINE, Neige, éditions Points