Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’incontrôlable envie de commencer cette review de Batwoman #11 par sa conclusion, à l’image du meli-melo scénaristique que nous ont “infligés” JH Williams III et W. Haden Blackman tout au long de ce second arc. Le fait est que nous sommes à la croisée des chemins. Et cet instant est si flagrant tout au long de ce numéro que l’on sent bien que Batwoman en tant que titre est désormais bel et bien installé, et qu’il n’est pas près de s’arrêter tellement ses auteurs ont encore beaucoup de choses à dire et à développer. En fait, nous n’en sommes qu’au début, car la fin de cet arc n’en est pas vraiment une. On peut s’en rendre compte avec ce numéro, Williams et Blackman ont au final passé leur temps à broder, à tisser tout un univers dans lequel la Déesse de Gotham puisse évoluer sereinement, entourée de ses démons, de son bestiaire, des personnages auxquels elle est attachée, et prendre à bras le corps sa quête de vouloir sauver ces enfants, quête qui va l’amener semble t-il beaucoup plus loin qu’elle ne l’aurait imaginé. Là où Court of Owls s’avère être au final un run de plus à rajouter dans la saga Batman, il n’y a pas de run sur Batwoman. Hydrology et To drown the world sont deux chapîtres d’une histoire qui s’inscrit dans la continuité et qui n’est pas prête de s’arrêter. Alors ça c’était ma conclusion. Mais alors que trouve-t’on de si merveilleux dans ce Batwoman #11 ?
Tout d’abord on retrouve une fois de plus la cohérence qui manquait si péniblement aux premiers numéros de To drown the world tout d’abord grâce aux renvois graphiques que Trevor McCarthy ne cesse d’utiliser au fil des numéros, mais également grâce au dénouement de certaines intrigues annexes (mais indispensables et tout aussi primordiales) au récit. On pourra citer ici sans spoiler que le sort de Bette et le secret de Maggie sont amplement abordés, et sont d’ailleurs les deux scènes les plus touchantes de ce numéro.
Mais le volet Batwoman n’est pas en reste et McCarthy va continuer à juxtaposer un style bien particulier à chaque personnages abordés, s’amusant avec les cases en reprenant l’agencement des paravents japonais sur les scènes avec Maro, empruntant le style Williams sur les premières pages pour ensuite donner un écho (et une véritable symétrie) entre la partie concernant Maggie avec celle de Chase, la composition graphique fera ensuite ouvertement référence à un ancien numéro également dessiné par l’artiste… il n’y a pas une page où les références pullulent, au lecteur de prendre son pied devant tant de richesses en si peu de pages.Car une fois de plus, le seul et unique défaut de Batwoman est que son histoire est bien trop courte ! Et c’est un constat d’autant plus frustrant lorsqu’on arrive a une fin d’arc supposée, mais comme je l’ai dit dans ma conclusion ci-dessus, nous n’en sommes qu’au début…
Le prochain arc quant à lui s’avère être des plus dantesques, pas sûr que j’arrive à faire une review dans de telles conditions sans pousser des petits cris d’orgasme, auquel cas je l’espère vous saurez me pardonner.