Bonjour à celles et ceux qui aiment Rome
Bonjour à celles et ceux qui l'aiment moins
Bonjour aux zotres
J'ai eu l'occasion d'évoquer ici même à plusieurs reprises ma relative déception (disons mon absence d'engouement) pour Rome suite aux deux semaines que j'y ai passé en février de cette année.
J'ai pourtant eu immédiatement envie de voir le dernier opus de Woody Allen et pris autant de plaisir à suivre les péripéties des différents personnages de cette comédie chorale qu'à me remémorer certains moments de mon séjour sur place.
Le sujet
Ce pourrait être un film à sketchs mais Woody Allen a choisi de brosser une galerie de portraits hauts en couleurs et de tisser un patchworks sur la base de quelques fables dont les récits se croisent sans jamais se confondre. Ainsi croise-t-on un romain moyen confronté à une célébrité tout aussi soudaine qu'incompréhensible, une actrice qui emploie la mythomanie comme arme de séduction, un architecte célèbre qui revisite ses années étudiantes, un chanteur à la voix inexploitée, un couple d'américains inquiets de voir leur fille épouser un avocat de gauche, un jeune bourgeois coincé inquiet de l'opinion de ses oncles sur sa jeune épouse, une jeune femme perdue et... l'acteur le plus sexy d'Italie !
Mon avis
Je me suis régalée et j'ai retrouvé dans ce film ce qui faisait le sel des Woody Allen des années 70/80 (Zelig, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander, etc.) : une inventivité flirtant avec le ridicule, lorgnant vers l'absurde et se jouant habilement des névroses deet travers de l'époque, le tout non dénué d'une certaine profondeur.
Contrairement à certains de ses films des années 90 et du début des années 2000 où pépère Woody vivait visiblement sur sa réputation(coups de feu sur Broadway ou le sortilège du scorpion de jade par exemple) , To Rome with love possède un vrai scenario, de vraies histoires et des dialogues qui tiennent la route.
Une des grandes qualités de ce film est de ne prétendre à aucun réalisme sur le fond comme sur la forme (ainsi, les repères temporels et chronologiques sont absents) et de jouer à fond la carte de la légèreté ce qui n'empêche pas pour autant, derrière la fable, une certaine profondeur voire une profondeur certaine.
Même si l'idée du chanteur d'opéra (dont je ne dirai rien de plus) est juste excellente, à mon avis (et à celui de la personne qui m'accompagnait), les scènes réunissant Alec Baldwin (que je trouve nettement plus intéressant maintenant que lorsqu'il était plus jeune), Ellen Page et Jesse Eisenberg sont en tous points les plus réussies et se prettent assez bien à quelques analyses introspectives. A certains moments, j'ai songé à une nouvelle du recueil Risibles amours de Milan Kundera (un de mes livres cultes).
Conclusion
Ben oui ! Merci Woody !