Un peu d'histoire aujourd'hui..
Le nom du groupe, Dr Feelgood, vient de l'argot anglo-saxon désignant l'héroïne ou un médecin disposé à prescrire une surabondance de médicaments. En 1962, ce même nom est utilisé par le pianiste et chanteur de blues américain Willie Perryman, également connu sous le surnom de Piano Red, lorsqu'il enregistre le morceau Dr. Feelgood et renomme son groupe Dr. Feelgood & the Interns. La chanson est reprise par nombre de groupes britanniques, dont The Pirates qui en font la face B de l'un de leurs singles. On suppose que c'est alors que le groupe à venir décide de s'approprier le nom.
Les érudits du rock vous le diront, Dr Feelgood est le véritable emblème d'une époque. Libellé punk (et oui, le look n'est pas primordial en son temps), le groupe sonne aujourd'hui comme la référence d'un certain rock et d'un rock certain. Même si suranné, le son et le style Dr Feelgood étaient en son temps le son et le style de la musique à venir.
Dr Feelgood est le groupe qui a permis la transition entre le rock progressif, le glam-rock et le punk . Il a remis au goût du jour un rock sans fioritures, excitant.
Admirateur de Johnny Kidd et de son guitariste Mick Green, Wilko Johnson fonde son premier groupe en 1964 avec le batteur Johnny Martin, dit The Big Figure. Ils fondent Dr. Feelgood avec Lee Brilleaux et le bassiste John B. Sparks en 1971 à Canvey Island, près de Londres. C'est en jouant leur musique dans les pubs de la région qu'ils se font connaître. Soutenus par la presse musicale, ils signent avec United Artists Records chez qui ils sortent un premier 45 tours fin 1974 : Roxette, une composition de Johnson. Celui-ci est suivi d'un album volontairement rétro intitulé Down by the Jetty, enregistré en une seule prise monophonique et emballé dans une pochette en noir et blanc.
Le groupe a toujours ses fans et même ses blogs. Voici la version française: http://www.drfeelgood.fr/index.php
La présence scénique fait vite de Dr Feelgood une vraie légende. Lee Brilleaux se plante devant le micro et hurle. A coté de lui, Wilko Johnson, habillé comme un pasteur anglican défroqué arpente la scène tel un manequin robotisé et pointe sa guitare sur le spectateurs comme si c'était une arme.
Les riffs syncopés se marient à merveille avec la voix chaude et grave de Brillaux. Le répertoire du groupe est constitué d'originaux et de reprises comme par exemple "Riot In Cell Block N° 9" de Leiber-Stoller où Dr Feelgood donne toute sa mesure avec la guitare-mitraillette de Johnson.
Dr Feelgood a eu un rôle très important dans l'émergence du punk dans la mesure où il a démontré qu'il n'était pas nécessaire d'être un dieu de la guitare ou un surdoué du chant pour jouer du rock. "Vous n'avez pas besoin d'être un musicien pour jouer du rock'n roll. Il suffit que vous aimiez ça et que vous ayez envie d'en jouer" (Lee Brilleaux). Le groupe a servi de modèle alternatif à nombre de ceux qui ne se reconnaissaient plus ou pas dans le rock progressif de Yes, Genesis, Pink Floyd ou le rock pour les stades pratiqué par Led Zeppelin et les Rolling Stones : "Quand j'ai quitté Feelgood début 1977, j'ai rencontré un tas de gens - John Lydon (Sex Pistols), Joe Strummer(Clash)... Jean Jacques Burnel (Stranglers) partageait un appartement avec moi. Billy Idol (Generation X) dormait sur mon plancher ! Tous m'aimaient bien. Je pense que beaucoup d'entre eux ont attrapé le virus en voyant Feelgood jouer" (Wilko Johnson interview du site Blues In London).
A+
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