Genre: science fiction
Année: 1959
Durée: 1H20
L'histoire: Des extraterrestres appliquent le plan 9 destiné à manoeuvrer les Terriens. Plan diabolique, il consiste à la résurrection des morts en introduisant des électrodes à longue portée.
La critique d'Alice In Oliver:
Film culte s'il en est. J'ai nommé Plan 9 From Outer Space, réalisé par Ed Wood en 1959. Ne cherchez plus ! Vous avez devant vous le film le plus nul de toute l'histoire du cinéma, un titre qu'il partage avec Turkish Star Wars de Cetin Inanç.
En vérité, Plan 9 From Outer Space ne gagnera sa réputation de film culte que dans les années 80. Dans un livre consacré aux pires inepties du cinéma, les deux auteurs, Michael et Harry Medved qualifient Plan 9 From Outer Space comme étant le pire film jamais réalisé.
Cette série Z commence à faire parler d'elle et Ed Wood devient à jamais le plus mauvais cinéaste que le septième art ait porté.
Pourtant, le réalisateur ne profitera jamais de cette gloire tardive puisqu'il meurt à la fin des années 70.
A l'origine, le film devait s'intituler Grave Robbers From Outer Space mais Ed Wood devra revoir sa copie afin de satisfaire les producteurs.
D'ailleurs, ce sont les anecdotes autour de cette série Z qui font tout le charme de ce film de science fiction cocasse, fun et totalement involontaire.
A la fin des années 50, Ed Wood est un réalisateur à la dérive. Ses précédents longs-métrages ont faire un bide commercial.
Aucun producteur ne veut financer ses films et personne se semble reconnaître son talent.
Mais peu importe, le cinéaste semble transporté par une foi inébranlable. Avec Plan 9 From Outer Space, Ed Wood espère enfin signer son chef d'oeuvre absolu, le film qui le consacrera enfin parmi les grands réalisateurs d'Hollywood.
Hélas, le tournage du film sera un véritable casse-tête pour le cinéaste. Ed Wood devra faire appel à l'Eglise Baptiste pour réaliser Plan 9 From Outer Space.
Le cinéaste et son équipe sont donc obligés de se faire baptiser afin de satisfaire les producteurs.
Pire encore, l'acteur fétiche du réalisateur, Bela Lugosi, meurt peu avant le tournage. Ed Wood reste inconsolable.
Mais encore une fois, peu importe, Ed Wood veut lui rendre hommage et poursuit la réalisation du film. Pour cela, il intègre quelques séquences tournées avec l'acteur dans le film. Bela Lugosi n'est plus mais il sera la star de Plan 9 From Outer Space.
Ed Wood est obligé alors de trouver un sosie de Bela Lugosi pour le remplacer.
Certes, le réalisateur semble frappé par la pseudo ressemblance entre le chiropracteur de sa femme et l'acteur. Hélas, Ed Wood est bien la seule personne à trouver quelques ressemblances avec l'acteur décédé.
Mais encore une fois, peu importe, le faux sosie cachera son visage avec le bout d'une cape noire. Voilà pour l'ensemble des anecdotes qui entourent le tournage de cette série Z sans le sou mais réalisée par un cinéaste passionné.
Toutes ces anecdotes sont importantes puisqu'elles permettent de comprendre l'essence même de ce film, ce qu'il va représenter par la suite dans le cinéma en général, et dans l'univers du nanar en particulier.
Objectivement, Plan 9 From Outer Space n'est pas le plus mauvais film de toute l'histoire du cinéma. Par exemple, Turkish Star Wars, que j'ai déjà cité, le dépasse largement en terme de nanardise et de médiocrité.
En vérité, Plan 9 From Outer Space contient tous les ingrédients qui font le sel et le charme du nanar absolu et involontaire.
Cette série Z apparaît surtout comme un film réalisé par un auteur farfelu mais incapable de transposer ses délires et ses fantasmes oniriques sur pellicule.
Pour faire court, rien ne va. Plan 9 From Outer Space est bourré de défauts: scènes totalement incohérentes, dialogues à se pisser dessus, mauvais montage, faux raccords, effets spéciaux médiocres, même pour l'époque, et des acteurs à la dérive font partie du menu fretin.
Même remarque pour le scénario qui a le mérite de résumer parfaitement l'excentricité de son auteur: des extraterrestres aux vils intentions appliquent un plan diabolique (le plan 9) et réveillent les morts afin que ces derniers tuent les personnes encore vivantes sur la Terre. Dans ce désastre filmique, Ed Wood varie les hostilités entre des soucoupes volantes en carton, des zombies moisis, des flics à la dérive et parfois la même séquence se déroulant successivement de jour comme de nuit sans aucune cohérence narrative.
Quant aux morts-vivants censés envahir la Terre, ils sont au nombre de quatre. Pour les extraterrestres de service, il faudra se contenter d'acteurs en pyjama et peu concernés par leurs personnages.
A aucun moment, Ed Wood ne parvient à maîtriser son film. Que ce soit les effets spéciaux, les acteurs et encore la mise en scène, tout semble inéluctablement lui échapper. Paradoxalement, ce sont aussi tous ces défauts qui rendent Plan 9 From Outer Space aussi amusant.
Et c'est aussi cela le cinéma. Personnellement, j'adore cette série Z autant pour ce qu'elle est et autant pour ce qu'elle montre, même si certains esprits chagrins n'y verront aucun intérêt. Mais peu importe en fin de compte.
Plus que jamais, Ed Wood reste un cinéaste hors norme, passionné et persuadé que son prochain film bouleversera le septième art.
Peu importe la misère, des conditions de tournage difficiles, Ed Wood portera cette passion inébranlable jusqu'au bout et jusqu'à son dernier souffle.
De son vivant, il ne connaîtra jamais la célébrité. Bien triste fin pour ce zeddard qui sombrera dans la solitude, dans l'oubli et dans l'alcoolisme.
Note: aucune ! Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus
Plan 9 from outer space Partie 5
Wikio