François Hollande, qui prétend restaurer la prospérité du pays, a opté pour de mauvais choix politiques : l'alourdissement de la fiscalité découragera l’activité économique et conduira à une augmentation du déficit de l’État.
Par Alex Korbel.
Le déficit accablant les finances de l’État français est tout simplement trop grand. Les 7 milliards d’euros de nouveaux impôts ne permettront au gouvernement que de maintenir le déficit budgétaire sous la barre des 4,5% du PIB en 2012.
Comment pénaliser la réussite peut-elle être la solution ?
Il est beaucoup plus difficile de savoir comment le gouvernement trouvera les 33 milliards d’euros qu’il lui manque pour ramener ce déficit à 3%.
Le gouffre des finances publiques françaises ne peut être comblé par des hausses d’impôt seules. François Hollande veut plus de croissance économique et moins de chômage. En d’autres termes, il souhaite le retour à la prospérité. Il n’est pas le seul. La question est de savoir comment atteindre ces objectifs ?
Il n’y a pas d’exemple dans l’histoire économique moderne d’un pays qui a réussi à réduire son déficit budgétaire en augmentant les impôts à un niveau si élevé. Au contraire, une telle fiscalité décourage l’activité économique et conduit à une augmentation du déficit de l’État.
Vers une réduction des dépenses de l’État ?
Le nouveau Président de la République devra réduire le niveau des dépenses de l’État, y compris dans des domaines électoralement sensibles mais extrêmement coûteux pour le contribuable comme les dépenses de santé et la fonction publique.
On a vu le nouveau gouvernement accepter un objectif moins irréaliste en matière de croissance économique. C’est un bon début. Mais François Hollande n’aurait pas dû limiter sa marge de manœuvre en s’engageant à maintenir le niveau d’effectif global d’une fonction publique pléthorique.
À cause de cela, le voilà forcé d’étendre un gel des salaires déjà très controversé et de priver les fonctionnaires de leur système de promotion si baroque. Cette demi-mesure lui épargnera-t-elle une défaite lors des prochaines élections locales ?
Le défi de la compétitivité
Le président français devrait être félicité pour sa détermination à s’en tenir aux objectifs budgétaires convenus avec Bruxelles. Après des années de promesses non tenues, le manque de crédibilité de l’État français est presque aussi grand que son déficit budgétaire. Mais les promesses de François Hollande ne sont pas suffisantes. Il doit donner aux créditeurs un plan crédible à moyen terme.
Son plus grand défi est de s’attaquer aux obstacles à la compétitivité de la France. Une grande partie de la protection sociale imposée par l’État aux Français est financée par des taxes sur les employeurs et les employés. Un récent rapport de la Commission européenne a souligné que le taux d’imposition total sur le travail en France était de 41%, un des plus élevés au sein de l’Union européenne. Philippe Varin, directeur général de Peugeot, a estimé qu’en 10 ans, le coût horaire d’un ouvrier a augmenté de 31% en France, comparé à seulement 19% en Allemagne.
Pour l’instant, en lieu et place d’un environnement moins défavorable, les entreprises françaises s’attendent à des impôts encore plus élevés et un marché du travail un peu plus rigide.
Certains affirment qu’une réforme du marché du travail verra le jour en automne, après concertations avec les syndicats oligopolistiques. À voir.
Lorgnette électorale ou hauteur de vue européenne ?
Avec une solide majorité au parlement pour soutenir son mandat de cinq ans, il est peu probable que François Hollande change le cap de sa politique. La société civile devra donc à nouveau courber l’échine et tenter de limiter les dégâts.
Mais ce que François Hollande va réaliser ou non à moyen terme ne concerne pas seulement la France, mais aussi l’Europe. Sans réformes structurelles de l’État français, on ne peut que douter d’une sortie de crise de la zone euro.
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Publié initialement sur 24hgold.com