Les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) sont capables d'attaquer les protéines «toxiques» de la maladie d'Alzheimer et arrêter ses symptômes, selon cette étude de 3 ans menée sur encore un petit nombre de patients. Les IgIV fabriquées à partir des anticorps de dons de sang et actuellement utilisées pour traiter les formes graves d'infection et un certain nombre de maladies auto-immunes, pourraient également inciter le système immunitaire à attaquer les touffes et plaques de protéines amyloïdes qui se développent dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. De premiers résultats très prometteurs, présentés à la Conférence internationale de l'Alzheimer's Association, qui pourraient, selon l'auteur de la recherche, donner naissance à un nouveau traitement d'ici une dizaine d'années.
Chaque dose d'IgIV contient des anticorps extraits du plasma de plus de 1.000 donneurs. Les IgIV peuvent aider les patients immuno-déficients à réduire leur risque d'infections. Ce traitement injecté par voie intraveineuse toutes les deux semaines à 24 patients atteints d'Alzheimer pendant 6 mois comparés à un groupe de 5 personnes traitées par placebo, puis testé sur une prolongation de 12 puis 18 mois pour certains des participants, a permis en effet de maintenir totalement la capacité cognitive de ces patients.
· Pour 4 patients traités durant 36 mois, à raison de 0,4 g par kg de poids corporel toutes les 2 semaines aucune baisse n'est constatée sur la capacité cognitive, la mémoire, le fonctionnement quotidien et l'humeur sur ces 3 années de suivi.
· 11 participants qui ont reçu également des IgIV pendant 36 mois ont eu des résultats favorables en termes de capacités cognitives, de comportement et d'activités quotidiennes.
· 5 participants initialement sous placebo puis sous IgIV ont vu leurs capacités cognitives réduire sous placebo puis ont éprouvé un déclin moins rapide avec une dose régulière d'IgIV.
Le Dr Anne Corbett de l'Alzheimer Society commente : « Le traitement est censé effacer les protéines toxiques appelées bêta-amyloïde dans le cerveau et permettre aux neurones de fonctionner à nouveau correctement ». Le communiqué de l'Alzheimer's Association précise que la recherche est dans ses tout premiers stades (essai de phase II) et que ce médicament n'a pas été comparé aux autres traitements existants. Il est vrai qu'il n'existe pas de traitement très efficace pour la maladie d'Alzheimer, même si certains médicaments disponibles peuvent améliorer les symptômes chez certains patients. Cette recherche n'a pas pu identifier la durée des effets bénéfiques des IgIV, cependant, ses auteurs sont enthousiastes, et même si le petit nombre de participants peut limiter la fiabilité de leurs résultats.
Disponible d'ici dix ans ? Le professeur Clive Ballard, auteur principal et membre de l'Alzheimer's Society estime que si les essais de phase III sont concluants et que l'on peut résoudre la question du rapport coût-efficacité, ce médicament « pourrait être sur les tablettes d'ici 10 ans ». Le véritable test, ajoute-t-il sera de savoir si ces premiers résultats peuvent être reproduits dans des groupes plus importants de patients.
Source:Alzheimer's Association International Conference Published online July 17, 2012 Alzheimer's Treatment Study Reports Three Years with No Decline in Memory and Function at AAIC 2012. (Visuel NHS)
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