Fier de son épopée pyrénéenne, Thomas Voeckler ne pense plus désormais qu’à ramener le maillot à pois à Paris. A Bagnères-de-Luchon
Thomas, est-ce votre plus belle victoire ?
Thomas Voeckler : C’est toujours difficile de classer. Cela fait sans nul doute partie des plus belles. Autant à Bellegarde-sur-Valserine, je disais que je réalisais. Là, j’ai passé les plus grands cols des Pyrénées en tête... C’est quelque chose que je regardais enfant devant la télé. Et c’est moi qui l’ai fait.
Quelle était l’idée au départ de l’étape ?
L’objectif ce matin était de prendre des points pour le classement de la montagne. Aujourd’hui, j’avais quatre courses : Aubisque, Tourmalet, Aspin et Peyresourde. A chaque ascension, une course s’arrêtait et une autre recommençait. Je gravis ces cols depuis que j’ai l’âge de 19 ans. Je connaissais chaque kilomètre de l’étape. Cela m’a énormément servi pour appréhender le fil de l’étape. Alors peut-être qu’en termes d’opposition dans l’échappée, ce n’est pas ma plus belle victoire mais je suis très fier de ce que j’ai réalisé, c’est certain.
Comment avez-vous vécu cette journée ?
Au début, dans le groupe de 38, des sprinteurs comme Hondo ont passé l’Aubisque. C’est dire que ça ne roulait pas très vite. Je voulais creuser l’écart. Pour partir, j’avais besoin d’un collègue qui s’engage sans retenue mais qui n’ait pas de meilleure pointe de vitesse que moi. Je craignais un peu Brice (Feillu) parce que je me souvenais de sa victoire à Arcalis (Ndlr : en 2009). A la fin, j’ai eu le temps de profiter. C’est tellement différent de la première victoire (Ndlr : à Bellegarde-sur-Valserine) où je ne l’ai su qu’à cinq mètres de la ligne.
Maintenant, l’objectif est de conserver ce maillot à pois…
Oui. Il faut que je récupère bien. Pour moi, le Tour s'arrête demain. (Sur Kessiakoff, son dauphin à quatre points) Il faudra que je lui colle au cul (sic) toute la journée.
Quel rapport entretenez-vous avec le Tour de France ?
Pour moi, le Tour de France est une course. Je sais que c’est la course la plus importante de l’année mais il n’y a pas que ça. Quand je viens sur le Tour, j’ai déjà couru avant, et je courrai après. Lorsque je vais sur l’Amstel Gold Race, le Tour des Flandres ou Liège-Bastogne-Liège, je ne suis pas moins motivé. J’aime la compétition dans le vélo. J’essaye à chaque fois d’être content de ce que je fais, de ne pas avoir de regrets.
source : Sport24