L’homme comme perdu dans le monde, tous ses actes deviennent insensés, absurdes, inutiles. – Eugène Ionesco
Par Élise Jetté
Après les mots d’Ionesco, l’art absurde et le théâtre de l’absurde, il y a quatre notes. Détrompez-vous, ce ne sont pas Les Trois Accords, mais bien quatre notes et de nombreux accords : LaSolFaSol. Ces quatre notes font mentir Ionesco et ses théories, car, bien qu’ils soient insensés et absurdes, les six membres de LaSolFaSol sont bien loin d’être inutiles… Ils démasquent les tabous !
« Gonorrhée et chlamydia, j’t’la donnerai si tu l’as pas, » n’est pas une menace très vulgaire, mais bien l’introduction de la pièce Gonorrhée, disponible sur La religion n’existe plus, le EP de LaSolFaSol, fraichement sorti de studio.
Maintenant qu’il a additionné et retiré des membres à son tout bien unique, le groupe est maintenant une formation à six, une combinaison gagnante. « Tout le monde a couché avec tout le monde, on a voyagé ensemble (un voyage astral et un voyage à Québec), on a joué à Marco Polo ensemble, c’est comme ça que nous sommes devenus un groupe soudé aujourd’hui, » explique l’un des deux auteurs et interprètes du groupe, Jérémie Tremblay.
Aujourd’hui, ils sont prêts à partager leur amour de l’absurdité et de la mort des tabous. Dans une musique grivoise qui oscille entre le rap, le rock et le funk, le groupe sherbrookois s’assure qu’aucun mot un peu trop cru ou légèrement grossier ne soit oublié dans la chanson francophone.
Après Jérémie Tremblay et son frère Nicolas (auteurs, chanteurs et guitaristes du groupe), il y a également Simon Whitlock (guitare électrique) l’homme aux idées de grandeur, Miguel Turgeon (basse) le talent brut, Marc-Olivier Proulx (saxophone et clavier) le versatile et Jean-Sébastien Sharpe (batterie) le métronome sur lequel on peut se fier (pour son rythme, mais aussi pour son sous-sol pour répéter)!
Renaud, Claude Dubois, Les Colocs et Jean Leloup ont façonné les bases musicales des deux paroliers de LaSolFaSol, mais c’est Lisa Leblanc qui incarne leur perception actuelle de la musique. « Comme nous, elle fait des textes un peu grivois et elle n’a pas peur de mettre le mot pute dans un texte, raconte Jérémie. C’est un peu notre philosophie à nous aussi. »
« On veut parler des évènements quotidiens et faire rire les gens, confie Nicolas. Faire de la musique, ça nous rend heureux en tant que groupe. Et si on peut rendre une centaine de spectateurs heureux avec nous dans la même soirée, c’est un bonus. »
Le démo vous permettra d’entendre un maigre aperçu de ce qu’un spectacle de LaSolFaSol peut vous réserver. En suivant LaSolFaSol sur Facebook et Twitter, vous connaîtrez les dates des prochains spectacles du groupe où vous entendrez des chansons plus sensibles, des textes où les métaphores sont en symbiose avec la réalité et avec bien des sujets que la chanson n’aborde jamais.
« L’été prochain, on se fera bien présents dans les festivals et les concours, précise Simon. On veut tout essayer, on ne sait pas où ça nous mènera, mais on souhaite dépasser l’idée que dans la vie on ne peut suivre qu’un seul chemin déjà tracé. »
Vous pouvez vous laisser friser les oreilles avec le démo pas du tout « politiquement correct », mais oh combien savoureux sur bandcamp : une réalisation de Studio Vert Production.
Avec des métaphores croustillantes, des jeux de mots, des mises en scène étonnantes et bien du charisme, les six musiciens vous attendent le 27 juillet, au Bar Le Magog à Sherbrooke pour un concert-bénéfice servant à contester les amendes données aux manifestants durant le conflit étudiant. Les groupes Les choix du chef et Mise en demeure et le slameur de renommée internationale, David Goudreault seront également de la partie.
Lasolfasol décolle from BoomBoom on Vimeo.