Ce sont des fêlés. Mais de doux fêlés. Leur truc, c’est courir, courir et courir. Sans qu’ils sachent vraiment pourquoi, sans qu’ils sachent ce que cela leur apporte vraiment, à part bien sûr la souffrance, le dépassement de soi, l’abnégation. Il ne faudrait cependant pas les prendre pour des masochistes : même si lorsqu’ils courent, ils sont seuls face à eux-mêmes, ils forment une confrérie à part et sont toujours heureux de se retrouver, de vivre ensemble un nouveau défi. À leur niveau, la compétition n’est jamais le combat contre l’autre, mais toujours contre soi-même. Continuer à courir malgré la douleur, malgré la vacuité de la démarche, malgré la solitude éternelle.
Ne croyez pas que j’invente. Un gars ultra, j’en connais un. C’est un doux fêlé, mais il est ultra. Il a cette folie de courir, d’aller au-delà de ses limites… et de prendre son plaisir dans ces tas de petites choses de la vie qu’il avale sans retenue.
Non content de courir, il écrit. Au départ, ce n’est pas trop son truc, mais il nous délivre quand même des récits passionnants. N’hésitez pas à découvrir ses comptes-rendus des 6 jours d’Antibes 2012, de l’Ultr’Ardèche, des 100 km de Belvès et d’autres encore… Sur son blog « Manu Ultra Runner », mon ami Manu ne se contente pas de parler – avec modestie – de ses propres exploits : il partage sa passion de l’Ultra, nous fait découvrir des courses et des coureurs ou coureuses, il donne ses conseils de coach, il déménage comme on dit !
Avant de le connaître, je n’aurais même jamais imaginé que de telles courses fussent possibles. Maintenant que je sais, j’admire. L’Ultra, c’est vraiment ultra !