Les banques d’Espagne ont obtenu un sursis de quelques semaines de l’État pour envoyer leurs actifs immobiliers dans une holding ad hoc. Ceci afin de rassurer les investisseurs qu’un besoin d’être renfloués ne leur sera pas nécessaire. Cette information a été déclarée lundi à Reuters par trois sources gouvernementales et financières. Cette nouvelle structure devrait être mise en place d’ici l’été, mais pourrait être dissoute après 10 ans.
Le gouvernement avait déjà en effet demandé aux banques de réduire considérablement la valeur des projets fonciers et immobiliers qui ont échoué, mais également les propriétés ayant fait l’objet de saisie. Cette requête du gouvernement avait été faite en février dernier.
Pour le secteur bancaire, ceci représenterait une étape supplémentaire de la restructuration du secteur. La nouvelle structure ne mobiliserait pas de fonds, n’aurait pas de licence bancaire et sa gestion est essentiellement assuré par des professionnels de l’immobilier. Voilà pourquoi elle ne pouvait être qualifiée de « banque poubelle » ou bad bank.
Pour venir en aide à certaines banques, Madrid aurait dépensé plus de 18 milliards d’euros en quelques années. Cette somme a également été dépensée pour le rachat de 5 autres banques pour une opération d’assainissement et par la suite, les revendre une à une.
A la fin de l’année 2011, la valeur totale des actifs immobiliers présentés dans les bilans des banques englobant les prêts au secteur du BTP valait environ 400 milliards d’euros. Ces chiffres ont pu être obtenus grâce à la Banque d’Espagne.
176 milliards d’euros d’actifs immobiliers douteux serait rassemblaient par ces holdings sur ces quelques 400 milliards d’euros.
Il est à préciser qu’une holding est une société créée pour détenir des participations dans le capital d’autres sociétés. De par ces participations, une holding permet donc d’acquérir un pouvoir de contrôle sur les sociétés.