Damages // Saison 4. Episode 2. Have You Met The Eel Yet ?.
Maintenant la question est de savoir comment terminer cette série de manière à satisfaire tout le monde ? C’est sûrement la tâche la plus difficile qui incombe aux scénaristes. Alors que le premier épisode était de bonne facture et lançait ainsi une saison de façon énergique et passionnante, celui-ci reprend les mêmes ingrédients de façon efficace. Patty et Ellen préparent toutes les deux la défense de leurs clients respectifs. Mais avant la réelle bataille entre les deux personnages et donc que le cœur de la saison soit lancé, il faut donner du matériel pour que l’affaire contre Channing McClaren soit intéressante à suivre, pour les deux parties certes, mais aussi pour le juge. Patty doit donc trouver des faits probants pouvant prouver que McClaren est impliqué dans quelque chose de pas très légal et ensuite, Ellen, tout faire pour que son client ne fasse pas trop face aux médias. C’est pourquoi le début de l’épisode nous offre un point en faveur de Patty. McClaren va s’avouer vaincu et faire ses excuses publiquement pour le terrible fait qui s’est déroulé dans l’épisode précédent (le suicide d’une personne dont on a leaké des informations personnelles).
Ce qu’il y a de passionnant avant tout dans cet épisode de Damages, c’est que la trame autour de McClaren commence à prendre de l’ampleur. La situation est donc plus fluide et l’intrigue mise en place. Il ne reste plus qu’aux personnages à interagir. McClaren est un personnage intéressant car très complexe. On ne devine jamais ce qu’il va faire, mais il a une volonté : donner des informations au public et de façon gracieuse. Il ne veut pas payer pour des informations, mais uniquement les diffuser. Ryan Phillippe l’incarne avec beaucoup de classe et c’est appréciable. D’ailleurs, il est loin de tous les personnages que l’on a vu pour le moment dans la série. C’est quelqu’un de nouveau. Du côté de l’affaire en elle-même, Patty peut graisser la patte de qui elle veut. Elle est connue, reconnue et appréciée dans le milieu judiciaire en plus d’être respectée. Tout le monde a peur d’elle, et veut être son amie. C’est pourquoi sa relation amicale avec le juge sensé juger cette affaire n’est pas anodine. Patty veut tout faire pour faire tomber Ellen à son propre piège. D’ailleurs, Patty l’a monté de toute pièce. Il est difficile de penser que ce n’est pas elle qui a fait diffuser ces informations et pas elle qui a fait assassiné Naomi.
Ellen est plus droite, elle veut gagner loyalement. Ce qui est aussi compréhensible. Elle va donc user le plus de la justice américaine pour faire en sorte que les charges contre McClaren soient abandonnées. D’autant plus que Patty y va très fort (ôter le passeport de McClaren – alors qu’il doit faire une conférence à Oslo si mes souvenirs sont bons –, …). Ellen pense qu’il n’y a pas de motif valable pour l’arrestation de McClaren ni même pour tout ce procès. Surtout que ce n’est pas de sa faute si Naomi Walling avait des relations sexuelles avec tout Wall Street. Ellen va petit à petit se construire sa propre équipe avec des personnages ici et là. J’ai trouvé ce côté rustique intéressant. Elle cherche des informations et le fait bien. De plus, grâce à l’aide d’un détective intrépide, elle va découvrir des choses probantes que Patty ne sait pas (heureusement d’ailleurs) au sujet de la connexion entre Naomi et McClaren. Petit à petit la saison se construit. Cet épisode était solide et utile pour démarrer sur des bases solides. Au final, pour le moment cette saison fait un sans faute, et les flashforwards laissent curieux, étant donné qu’Ellen ne peut pas vraiment mourir, ce serait tuer toute la série et tout ce qu’elle a fait depuis le début.
Note : 8/10. En bref, un épisode qui utilise intelligemment ses ressources et celles de ses personnages.