La parentalité, du côté du père aussi -on ne le dira jamais suffisamment- est un facteur déterminant pour l'équilibre de l'enfant. Ainsi, l'absence d'engagement d'un père auprès de son enfant et dès les premiers mois de vie, pourra suffire à entraîner l'apparition de problèmes comportementaux. Ou du moins multiplie par 5 le risque d'apparition de ces troubles chez l'enfant. Cette étude, soutenue par le Wellcome Trust et publiée dans l'édition du 19 juillet du Journal of Child Psychology and Psychiatry, conclut que les bébés dont les pères s'engagent positivement à trois mois se comportent mieux à 12.
Si de nombreuses études ont suggéré que les troubles du comportement chez l'enfant sont fréquemment associés à de mauvaises pratiques parentales pendant l'enfance, peu d'études ont porté sur le rôle des pères, durant les premières années de la vie, dans le développement comportemental des enfants. Cette étude, une des premières à évaluer l'impact de l'engagement paternel à travers les interactions père-enfant à l'âge de 3 mois, prédit en cas d'absence d'engagement du père, un risque de troubles du comportement multiplié par 5 chez l'enfant, à l'âge d'un an.
L'équipe de chercheurs, de l'Université d'Oxford, a suivi 192 familles à leur domicile, a filmé à 2 reprises les pères avec leurs bébés âgés de 3 mois, puis évalué, sur les vidéos, les niveaux d'interaction père-enfant. Au premier anniversaire de l'enfant, les parents ont rempli un questionnaire sur son comportement (sourires, pleurs, qualité du sommeil, alimentation, goût de l'expérimentation, peurs…).
Engagement du père, meilleur comportement chez l'enfant : Les auteurs constatent que les enfants dont les pères sont les plus engagés et « interactifs » ont de « meilleurs résultats que les enfants dont les pères étaient moins présents. Ces enfants semblent avoir plus de risque de problèmes de comportement, en particulier les garçons, plus que les filles, précisent les auteurs. Les enfants des pères non engagés présentent un risque accru de développer des troubles de comportement précoces (OR ajusté : 5,33 IC : 95%, de 1,39 à 20,40). L'équilibre du couple, qui influe sur l'engagement du père vis-à-vis de l'enfant, est également confirmé comme un facteur du développement de l'enfant. Le désengagement du père vis-à-vis de ses enfants, dès le troisième mois de la vie, prédit donc, selon les auteurs, le développement de problèmes de comportement chez les enfants. Alors que les premiers mois de vie sont une période cruciale pour le développement de l'enfant, les auteurs suggèrent qu'en cas de distance parentale du père, un soutien visant à améliorer les interactions pères-enfants pourrait contribuer à améliorer le comportement de l'enfant plus tard dans la vie.
Source: Journal of Child Psychology and Psychiatry online: 19 JUL 2012, DOI: 10.1111/j.1469-7610.2012.02583.x Do early father–infant interactions predict the onset of externalising behaviours in young children? Findings from a longitudinal cohort study (Visuel © Studio DER - Fotolia.com)
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