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Hot Chip, c’est un peu les chouchous du coin, vous le savez. Ce côté premier de la classe mélangé à l’irrégularité des cancres qui frôle autant le génie que la catastrophe, ça nous plait. On avait quitté la bande londonienne sur One Life Stand, en 2010, leur meilleur album ou disons le plus abouti et le plus truffé de tubes jusqu’ici. Avec ce nouvel opus, il y a désormais un statut de faiseurs de hits pour jeunesse bourrée/riche/geek à défendre.
En lançant Flutes avant le reste, on a compris que les mecs en avaient encore sous la pédale. Une intro d’une longueur extrême, un sample en boucle, des percussions africaines et la voix d’Alexis Taylor. Ils nous avaient manqué les cons! Sept minutes de pur bonheur et déjà un énorme tube dans la besace. La conquête est en marche.
Flutes
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Et des missiles comme ça, sortis de nulle part, il y en a d’autres. L’enchaînement d’entrée Motion Sickness/How Do You Do envoie dans l’ultra-compèt’. Deux styles pourtant distincts pour un résultat équivalent. L’envie de se déhancher sans plus jamais s’arrêter. Le plus fort, c’est de le faire sur des ambiances franchement pas assumées. Le How Do You Do, par exemple, c’est à la limite du boys bandisme, mais c’est justement cette limite qui fait qu’on se laisse avoir comme des cons. On met au défi quiconque de ne pas se dodeliner dessus. Allez.
How Do You Do
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Le problème, comme dit en introduction, c’est qu’ils n’ont pas peur de tout tenter et forcément, des fois, ça coince niveau haleine. Dans le genre ambiance enlevée mais qui te fait jamais décoller, Don’t Deny Tour Heart se pose là. Mais ce qui craint le plus du boudin, c’est quand ils vont chercher dans la feutrine. Ces type-là, en mode lover, désolé mais ça ne passe pas vraiment. Et visiblement, c’est le style qu’ils ont voulu donner à l’album. Look at Where we Are ou Now There is Nothing, pour citer les deux exemples les plus criants, vont chercher loin dans l’emmerdement. Voire l’agacement pour la seconde nommée. On dirait du Sheila & Ringo ou du Cher & Sonny. Rien de bien glorifiant en somme.
Mais des fois, la mayonnaise posée prend bien! These Chains mais surtout Let Me Be Himparviennent à obtenir l’effet escompté. On se laisse prendre au jeu de l’amour (et du hasard) et emmener loin, comme par magie vocale.
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Moins efficace que le précédent, moins de potentiel, moins de tout. Le groupe retombe un peu dans ses travers mais rien que pour les trois, quatre nouveaux hits, ce In Our Headsvaut au moins l’écoute. Ponctuelle certes mais l’écoute quand même. Rien que pour le fait d’être capables, durant cinq/six minutes, de faire danser le plus hardcore des geeks avec une petite musique entrainante, ces mecs doivent être respectés à vie.
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