Du point de vue des impacts sur l'environnement, vaut-il mieux utiliser des couches lavables ou des couches jetables pour bébé ? Et comment réduire ces impacts en fonction des utilisations ?
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Si les couches attirent autant l'attention, c'est du fait de l'enjeu quantitatif qu'elles représentent : jusqu'à l'acquisition de la propreté, un enfant utilise environ 3 800 couches jetables. Les textiles sanitaires hygiéniques (couches, lingettes, protections féminines, cotons) représentent, chaque année, en France près d'1 million de tonnes de déchets (source : ADEME, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtris de l'Energie), constitués, en majorité, de couches jetables. A l'inverse, les couches lavables génèrent une quantité de déchets minime puisqu'en 2 ans ½, un enfant a besoin d'environ 30 couches lavables qui seront lavées 137 fois (sur la base de 4,5 changes par jour). En revanche, les couches lavables présentent, d'autres impacts sur l'environnement notamment à travers les consommations d'eau et d'énergie engendrées.
Couche lavable, couche jetable, quelles différences ?
Une couche lavable est composée d'une partie absorbante (la couche) et d'une culotte de protection imperméable qui assure l'étanchéité. Un feuillet biodégradable est placé dans le fond de la couche pour récupérer les selles. Il existe également aujourd'hui des modèles tout en un, dans lequel le noyau absorbant et la culotte ne font qu'un.
Une couche jetable est, quant à elle, composée d'une couche extérieure en plastique avec des attaches intégrales, et au coeur, de matières absorbantes, avec une couche supérieure protectrice.
Zoom sur les couches jetables dites " biodégradables " : Certaines couches jetables sont dites " biodégradables ". Attention, en général, c'est seulement une partie de la couche qui est biodégradable et non sa totalité. Dans tous les cas, les couches jetables dites biodégradables doivent être jetées avec les déchets ménagers au même titre que les autres couches jetables.
Comme les couches jetables, les couches lavables ont des impacts sur l'environnement
La méthode d'analyse du cycle de vie (ACV) permet d'évaluer les impacts générés par un produit sur l'environnement, aux différentes étapes de sa vie : extraction des matières premières, fabrication/transformation, commercialisation/distribution, transport, utilisation et fin de vie. C'est en observant chaque étape du cycle de vie du produit que l'on peut déterminer ses impacts environnementaux.
Une analyse de cycle de vie conduite au Royaume-Uni ("An updated lifecycle assessment study for disposable and reusable nappies", Environment Agency, octobre 2008) a notamment permis d'évaluer les impacts environnementaux liés à l'utilisation de couches lavables et de couches jetables pour un enfant pendant deux ans ½.
Cette analyse montre que, globalement, les couches lavables et les couches jetables ont des impacts sur l'environnement notables dans les trois domaines que sont : l'utilisation de ressources naturelles, les rejets dans l'eau et l'air et les émissions de gaz à effet de serre. Ces impacts, bien qu'intervenant à des étapes différentes du cycle de vie du produit se situent, selon l'étude, dans les mêmes ordres de grandeur.
L'utilisation de couches lavables ou de couches jetables sur l'ensemble des deux ans et génère en effet des émissions de gaz à effet de serre (de l'ordre de 600 kg eqCO2 - dioxyde de carbone : unité de mesure des impacts sur l'effet de serre - soit autant qu'un trajet Paris-Moscou en voiture), des impacts sur l'épuisement des ressources naturelles (5 kg eqSb- antimoine : unité de mesure des impacts sur l'épuisement des ressources naturelles) et sur l'acidification atmosphérique (3 kg eqSO2 - dioxyde de soufre : unité de mesure des impacts sur l'acidification atmosphérique).
L'étude ne permet donc pas de trancher en faveur de l'une ou l'autre de ces deux solutions par rapport à leurs impacts sur l'environnement. Cependant, dans les deux cas, des pistes de réduction des impacts environnementaux existent.
J'utilise des couches jetables, comment réduire mon impact sur l'environnement ?
Les impacts les plus significatifs des couches jetables sont liés aux étapes de fabrication du produit et de traitement des déchets, deux postes sur lesquels le consommateur a peu de marge de manoeuvre. Des travaux sont menés au niveau des fabricants (allégement du poids de la couche, utilisation de matières premières renouvelables, par exemple) pour réduire les impacts des couches jetables. Selon l'étude anglaise, une réduction de 10% du poids de la couche permet ainsi de réduire les impacts environnementaux de 5 à 9%.
Une offre de couches porteuses du logo " Nordic Swan " se développe notamment en France ; ce logo environnemental apporte des garanties de limitation des impacts environnementaux des couches lors de leur fabrication (limitation des consommations d'énergie, de l'utilisation de matières premières, de substances chimiques dangereuses, de déchets...) tout en offrant une performance au moins égale à celle d'autres couches.
J'utilise des couches lavables, comment réduire mon impact sur l'environnement ?
Les impacts environnementaux de la couche lavable sont très dépendants de leurs conditions d'utilisation : consommations d'énergie et d'eau liées au lavage et au séchage des couches et utilisation de détergents pour le lavage qui sont rejetés dans les eaux de lavage.
L'utilisateur peut, à travers des gestes simples à adopter lors du lavage ou encore en réutilisant des couches par un autre enfant, contribuer à réduire les impacts sur l'environnement de la couche lavable pour bébé.
Parmi les principales pistes d'actions, l'ADEME recommande ainsi :
- le lavage des couches dans une machine à pleine charge (réduction des impacts environnementaux de 11 à 16%);
- l'utilisation d'une machine à laver performante classée A/A/A (réduction des impacts environnementaux de 3 à 9%) ;
- le séchage des couches exclusivement à l'air libre (réduction des impacts environnementaux de 6 à 16%);
- le lavage des couches à 60°C maximum plutôt qu'à 90°C (réduction des impacts environnementaux de 14 à 43%);
- l'utilisation de lessives porteuses de l'écolabel européen;
- le dosage de lessive tel que préconisé par son fabricant ;
- l'absence de repassage des couches.
- Enfin, la réutilisation des couches pour un autre enfant réduira de 6 à 10% les impacts environnementaux du produit.
Une fiche pratique de l'ADEME, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie