Selon un rapport de la commision d’enquête du Sénat, la facture d’électricité annuelle des foyers français pourrait attendre 1 307 euros en 2020 contre 874 euros en 2011. En cause, les coûts croissants du nucléaire, l’état du réseau électrique français et les investissements dans le renouvelable.
Sur l’augmentation de 433 euros (hors TVA), 28% proviendront de la taxe CSPE (contribution au services publics de l’électricité), 37% des réseaux électriques et 35% de la production d’électricité.
Des incertitudes autour du coût réel du nucléaire
Le rapport de la commission d’enquête du Sénat relève les nombreuses incertitudes planant sur les coûts de l’électricité nucléaire qui seraient encore sous-évalués. En prenant en compte les travaux de maintenance Post-Fukushima estimés à 10 milliards d’euros, le coût du mégawatteure (MWh) nucléaire s’élèvera à 54,5 euros. Bien plus que la première évaluation de la Cour des Comptes qui estimait ce coût à 49.5 euros par MWh et bien au dessus que le prix de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), c’est à dire le prix officiel de l’électricité nucléaire qui est fixé à 42 euros depuis début 2012.
Les travaux de la commission mettent en avant les nombreuses incertitudes liées au démantèlement des centrales avec un coût estimé à 1 500 milliards d’euros mais également aux coûts des assurances en cas d’accident grave. Dans ce cas, la facture pourrait s’élever à 4 010 milliards d’euros. Sans oublier, les frais de recherches estimés à 2 900 milliards d’euros.
Une fois cumulés, tous ces coûts font s’envoler le prix de MWh nucléaire à 75 euros.
Le coût du réseau toujours croissant
Les sénateurs relèvent une dégradation de l’état du réseau électrique français depuis 10 ans. Conséquence, les temps de coupure s’allongent, passant de 42 minutes en 2002 à 73 minutes en 2011. Les investissements du Réseau Transport Electrique (RTE) ont triplé depuis 10 ans et devraient passer à 1,6 milliards d’euros d’ici à 2016 contre 1.38 milliards d’euros en 2011.
Du côté d’Electricité Réseaux Distribution France (ERDF), les investissements ont également doublé entre 2005 et 2012, passant de 1.5 à 3 milliards d’euros.
Les énergies renouvelables, un investissement nécessaire mais cher
La France s’est engagée à produire 23% d’électricité renouvelables en 2020. Pour tenir cet objectif, la commission d’enquête relève que les investissements dans les énergies renouvelables se sont traduit par un développement rapide mais « payer au prix fort ». Selon le rapport, seul l’éolien terrestre est parvenu à devenir une filière mature et compétitive avec un prix de 82 euros du MWh. L’éolien en mer et le photovoltaïque affiche encore un prix de MWh encore élevé à plus de 200 euros.
Pour alléger la facture, le rapport évoque plusieurs pistes parmi lesquels les économies d’énergie, le stockage de l’électricité et les réseaux intelligents (smart grids).