Enregistré au Citizen Bank Arena d’Ontario (Californie !) au cours de cette fameuse tournée mondiale, ce show fait l’apologie du « less is more ». Dès le départ, on en prend plein les mirettes avec une introduction hypnotique aux nombreux jeux de lumières (clap clap pour Baz Halpin et Kathy Beer!) et pourtant, Dieu que cette scène est simple, nue et sans relief (à l’exception d’un escalier magique). Mais ce décor minimaliste suffit à mettre en valeur la sublime Nigérienne. Toute de noir vêtue, Adu est la classe et la grâce incarnées. Son sourire envoûte l’audience… et les années. Car, oui, on en oublierait presque ses 53 printemps que seuls des titres comme Your Love Is King et Smooth Operator viennent te rappeler. Extraits du premier album Diamond Life, ils font partie de ces morceaux qui ont bercé mon enfance (merci mes parents éclectiques).
Et même dans l’ombre – lorsqu’elle veut faire la part belle à ses brillants musiciens – Sade irradie par sa grande humilité. Alors, quand elle se mêle aux choristes pour All About Our Love, se prosterne devant son bassiste ou s’agenouille devant chaque membre durant les remerciements, je ne peux pas m’empêcher de m’émouvoir. En toutes circonstances, la chaleur émane de chacun de ses sourires et de chacune de ses paroles, qu’elles soient pour son équipe ou pour le public, à qui elle distille volontiers de petites anecdotes tout au long du spectacle.
Tantôt énergique en se mouvant sur Paradise, puis sculpturale sur son estrade, Sade Adu séduit son auditoire d’un soir sans jamais trop en faire. Ainsi, je bave devant les aigus d’Is It A Crime mais ce n’est pas pour autant que la performance vocale règne : maîtrise et finesse restent les maîtres-mots avec une mention spéciale pour King of Sorrow, Sweetest Taboo et No Ordinary Love. Pourtant, en coulisses, le stress est de mise et c’est en tatouant un jeune homme qu’elle tente de l’évacuer :
« J’étais tellement nerveuse… Les gens se souviennent de vous en fonction de l’impression que vous donnez sur scène, c’est ce qu’ils emportent avec eux. Et je trouve que c’était un peu la même chose avec ce tatouage : il allait le marquer à vie, il fallait que je fasse ça bien », a-t-elle confié à l’AP. Après plus de 25 ans de carrière, Sade semble n’avoir toujours pas pris conscience de son pouvoir à magnétiser les foules, moi y compris. Parce qu’après visionnage de ce DVD, je rêve du prochain concert belge du groupe (et d’une formule symphonique aussi, je dois vous avouer que je trouverais ça grandiose).
Merci à Amaury d’avoir ramené Sade à ma maison !