Prends un miroir, regarde-le, demande-lui
Si l’homme qu’il reflète est conforme à l’image
Que tu t’en fais et si ce regard est celui
Qui se brûle à l’azur pour y lire un message.
Dissimule ta peur à cet être épuisé.
Regarde bien, il a souffert, la chose est sûre,
Et le sang répandu sur son espoir brisé
Provient, n’en doute pas, d’une large blessure.
Regarde avec un cœur fraternel et fervent
Ce visage durci, marqué par la fatigue..
Et songe que la route est longue et froid le vent,
Et que le Père attend, au bout, le fils prodigue.
Gaston BOURGEOIS (1910-1988).
*****************************************************