Le Fonds monétaire international (FMI) a décidé mercredi d’étendre son champ de surveillance de l’économie mondiale en étudiant plus systématiquement l’impact des politiques de ses Etats-membres sur le reste du monde, afin de prévenir les effets de « contagion ».
Christine Lagarde – Photo AFP
« Dans l’environnement économique actuel, profondément interconnecté, il est crucial de se doter d’une surveillance efficace qui permette une détection rapide des risques et la formulation de recommandations politiques quand il est encore temps », s’est félicitée la patronne du FMI, Christine Lagarde, dans un communiqué.
Selon Mme Lagarde, l’adoption de cette nouvelle approche par le conseil d’administration du FMI marque « une étape importante » vers la refonte de la surveillance menée par le Fonds sur la politique économique de ses 188 Etats-membres.
Aux termes de cette nouvelle procédure très technique, les évaluations menées annuellement par le FMI analyseront désormais quasi-systématiquement l’impact possible des politiques nationales (taux de change, politique fiscale…) sur les pays voisins ou le reste du monde.
« L’analyse de l’impact sur les autres pays se faisait jusque-là sur une base volontaire (avec l’accord du pays, ndlr). Elle fait maintenant partie de notre schéma légal », a expliqué sous couvert de l’anonymat un officiel du FMI, lors d’une conférence téléphonique.
Selon ses explications, qui seront détaillées dans un rapport la semaine prochaine, la seule condition est que les politiques nationales étudiées aient une « influence substantielle » sur d’autres pays.
Cette nouvelle approche devrait permettre de détecter les effets potentiellement déstabilisateurs d’une politique avant « qu’ils ne se transmettent au reste du monde », a ajouté ce responsable.
D’après lui, la propagation des crédits immobiliers « subprime » aux Etats-Unis, qui avaient été à la source de la crise économique en 2007, serait tombée dans le champ de cette nouvelle surveillance.
Cette nouvelle approche, qui conclut une démarche lancée par Mme Lagarde à l’automne 2011, irriguera également les rapports d’ »examen triennal » sur l’économie mondiale qui avaient été critiqués en raison de l’importance qu’ils consacraient aux taux de change.