Dire que nous attendions comme le messie le premier album de Frank Ocean est un doux euphémisme : il nous a présenté son univers si particulier en un album finalement sorti sous forme de mixtape…mixtape qui détrônait de très loin les sorties albums des plus grands artistes rnb…enfin..limiter le jeune producteur au Rnb serai utiliser un grossier raccourci puisque que le membre du collectif Odd Future va aussi piocher ses inspirations dans le rock, la pop et la musique underground…si si sur « Nostagia : Ultra » il a samplé les Eagles, MGMT et Coldplay…
Qu’allait nous réserver FO pour la sortie de son 1er album? Un « Nostalgia part 2″ ou nous étonnerai t-il encore en prenant tout le monde a contrepied ?
A l’écoute de channel Orange il a sans équivoque choisi la 2eme solution..
Oui car plutôt que de jouer la facilite en poussant un peu plus loin ses expérimentations d’inspiration Pop…Frank nous sert un vrai album rnb en forme de plat de résistance…Attention à l’heure où le terme « RnB » a perdu toute valeur, je précise que je parle de « vrai » R’n'B , d’album de « Rythm and Blues » car il est bien de ça dont il est question ici…
Avant d’aller plus loin il est important de préciser que Channel Orange ne s’apprécie pas à la première écoute, non c’est le genre d’album qui a besoin d’attention, de patience, de temps de digestion avant d’être apprécie à sa juste valeur.
Channel Orange est beaucoup moins accessible que sa mixtape car d’une part les grandes mélodies sont utilisées de façon moins évidentes…on a affaire a des titres qui sonnent moins calibrés « hits singles ».
Channel Orange est un album d’une rare cohérence, un CD qui rend hommage à l’époque où les grands albums avaient un vrai concept (si souvenez vous de The Miseducation of Lauryn Hill, de Songs in the Keys of Life de Stevie Wonder, de Emancipation de Prince, de The Velvet Rope de Janet…) et ressemblaient moins a une superposition de hits sans lien.
Je vous épargnerai ici le review titre par titre… en parler de cette façon serai malvenu car cet album s’appréhende dans sa globalité.
Je met aussi de côté ces polémiques stériles sur ses révélations sur sa sexualité qui n’ont ici aucun intérêt.
Dans tous les cas, si vous souhaitez vous faire une idée de ce que l’on peut éprouver a l’écoute d’un tel album je vous invite a commencer par un titre comme « Pink Matter« ..assuré qu’a la première écoute vous entendrez une mélodie belliqueuse, ennuyeuse…vous serez déçus de ne pas retrouver l’énergie qui caractérisait Nostalgia…mais ne vous fiez pas a cette 1ère fausse impression..Pink Matter est un bijou.
Oubliez juste ce que vous connaissez déjà de Frank Ocean pour ne pas tomber de haut. Quasi tous les titres sont de cet acabit (du très Stevie wonder Sweet Life, au très « Maxwell » Thinkin Bout You en passant par les surprenants Super Rich Kids et Lost)
Enfin il faut saluer encore une fois la plume extraordinaire d’Ocean…un critère qui le démarque encore plus de la concurrence..il joue définitvement dans une autre catégorie..ses lyrics en forme de story telling pleines de métaphores sont encore une fois le point fort de CO..spécialement sur splendides « Pyramids » ou « Bad religion » .
Un album profondément inscrit dans notre époque ni faussement futursite ni nostalgique d’une certaine époque…ah si peut être celle de la Playstation 1 …vous comprendrez ce que je veux dire en écoutant les interludes…
Aussi si vous n’avez pas la patience de vous plonger dans un tel album écoutez juste « Forrest Gump« …